Le pianiste Eric Le Sage se partage entre les concerts, l’enseignement et la directeur musicale du festival de Salon-de-Provence qu’il a co-fondé en 1992. Il sera sur scène à Salon le 7 novembre et à Avignon le 15 novembre.

« La tradition, c’est nourrir les flammes et non, vénérer les cendres. » Quand on demande une réaction au pianiste Eric Le Sage à propos de cette tirade de Gustav Mahler, il répond : « C’est pour avancer et la gratification vient grâce au travail. » Il prend pour soi aussi cette réaction qu’a tenu Laurent Petitgirard, secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts, critiquant l’apprentissage du plaisir aux élèves dans les écoles de musique au lieu de la découverte du plaisir par l’apprentissage : « Apprendre doit être aussi un plaisir.  Je me souviens aussi que j’avais été dégoûté de mes cours de solfège. Mais la musique c’est comme tout, il faut faire des efforts pour y arriver et ensuite se faire plaisir.»

A écouter Eric Le Sage, son emploi du temps est triple entre les concerts, comme celui qu’il donnera à Avignon ce 15 novembre ou comme professeur en Allemagne ou encore de s’occuper du festival de Salon-de-Provence qu’il a co-fondé il y a vingt-six ans maintenant, avec le clarinettiste Paul Meyer et le flûtiste Emmanuel Pahud : « C’est un peu plus difficile pour les financements, on constate qu’on a moins d’entreprises privées, on sent que les sociétés préfèrent aider des festivals plus bling-bling. D’un autre côté, nous avons une force de liberté. Nous nous appuyons sur des bénévoles passionnés. On a besoin d’un piano et le public vient. On fait appel à des amis musiciens. Au début du festival c’était des artistes de la génération maintenant ils ont l’âge d’être mes enfants. » 

Victoire de la musique et un prix de l’Académie Charles-Cros ne suffisent pas pour lui offrir un poste d’enseignant dans son pays. Comme on ne lui a rien proposé en France, Eric Le Sage enseigne donc en Allemagne : « Les conditions d’enseignements sont très bonnes. A un moment, on a envie de transmettre et je sais ce que j’ai reçu. »

La notoriété ne se limite pas à la seule prestation sur scène. On ne peut pas dire qu’Eric Le Sage soit un inconditionnel de ces nouvelles formes de communication, via les réseaux sociaux : « On voit qu’il y a beaucoup de communication, mais je n’ai pas réussi à m’y intéresser. » Il explique cet engouement médiatique du fait qu’il y a plus de musiciens aujourd’hui qu’hier.

Quand on lui demande s’il ressent lui-aussi une désaffection du jeune public pour la musique classique, Eric Le Sage trouve que ce n’est pas différent d’avant : « Je ne sais pas si le public a changé. Il me semble que celui de la musique classique est un public de personnes plus âgées. Ce qui me gêne le plus c’est que la musique classique soit associée aux personnes riches. Alors qu’il suffit de regarder avec le prix d’entrée des concerts où vont les jeunes pour se dire que ce n’est pas exact. A mon sens, les gens sont moins éduqués qu’avant. Il faut apprendre aux gens à découvrir.»

D’autant que cet esprit de découverte convient au pianiste en général, puisqu’il se dit qu’une vie ne suffit pas pour jouer l’ensemble de cette littérature : « C’est vrai je ne connais pas tout, mais je cherche à trouver toujours. »

Bruno ALBERRO

 

Photo crédit Neda Navaee

La vidéo d’Eric Le Sage

Où entendre Eric Le Sage ?

  • Le 7 novembre à 20 h30, au théâtre Armand en trio  avec Aurélien Pascal violoncelle et Paul Meyer clarinette, dans un programme Beethoven, Brahms et Rota
  • Le 15 novembre à 20h30 à l’Opéra Confluence d’Avignon avec l’Orchestre régional Avignon-Provence, sous la direction de Quentin Hindley. Au programme Sérénade pour orchestre à cordes d’Edward Elgar ; Concerto pour piano et orchestre d’Edvard Grieg et Symphonie n°3 en la mineur de Félix Mendelssohn ;
  • Le 17 novembre 2019 à Annecy Le Vieux au programme Grieg, Debussy, Fauré, Schumann ;
  • Du 8 au 17 janvier 2020 avec le Nederlands Philharmonic Orchestra pour un programme Fauré et Mozart ; 
  • Le 23 janvier 2020 à Erlangen Au programme Mozart et Dvořák ;
  • Les 26 et 27 janvier 2020 · au Salzburg Mozartwoche ;
  • Le 2 février 2020 à Cologne Philharmonie ;
  • Le 13 février 2020 à Neuss ;
  • Le 24 février 2020 · Luxembourg Philharmonie Mozart Dvořák avec Daishin Kashimoto violon Amihai Gros ;z alto Julian Steckel violoncelle ;
  • Les 27 et 28 février 2020 · Szcecin Philharmonic Orchestra ;
  • Le 25 mars 2020 à Angers dans un programme Beethoven, Schumann, Mozart et Strauss ;
  • Du 30 mars au 6 avril 2020 à Gävle Orchestra en concert et en enregistrement ;
  • Le 10 avril 2020 au Festival de Pâques à Aix en Provence dans un programme 
Gabriel Fauré, Johannes Brahms (1833-1897)
 ;
  • Le 14 avril 2020 à la Vienna Konzerthaus ;
  • Le 17 avril 2020 à Castiglione ;
  • Du 21 au 25 avril 2020 en tournée en Asie ;
  • Le 26 avril 2020 en concert à Ravensburg avec  Magali Mosnier, flûte François Salque, violoncelle dans un programme Haydn, Fauré, Mendelssohn et Weber ;
  • Le 12 mai 2020 · Polling / Prégardien dans un programme Beethoven et Schumann ;
  • Le 14 mai 2020 à Munich / Prégardien Bdans un programme Beethoven et Schumann ;
  • Le 16 mai 2020 en trio à l’Opéra de Lille dans un programme Brahms et 
Beethoven.

Renseignement au festival de Salon-de-Provence