En 2023, Jean-Louis Grinda laissera son fauteuil de directeur de l’Opéra de Monte-Carlo à la cantatrice Cécilia Bartoli. Rien n’avait filtré jusque-là du moins hors de l’enceinte de la Principauté de Monaco. Mais qu’importe, le metteur en scène livre ses raisons qu’on peut résumer à : « Je suis en accord avec moi-même. »

Jean-Louis Grinda explique son départ de l’opéra de Monte-Carlo programmée en 2023 : « J’ai toujours dit qu’il ne fallait pas dépasser une date limite. Cela fera quinze ans au même poste. Une fois que la décision est prise, c’est facile. Beaucoup de choses m’ont décidé : je passerai plus de temps avec ma femme et ma fille qui aura huit ans quand je quitterai l’opéra. C’est vrai que je pouvais rester cinq ou six ans dans des conditions de travail exceptionnelles. On ne me met pas à la porte, c’est pour ça que je me sens d’autant plus tranquille. Si je fais un sacrifice, c’est un sacrifice du luxe. Je peux comprendre les directeurs qui restent à leur poste. Ceux qui ne sont pas comme moi à faire de la mise en scène. Cette année, j’en ai fait neuf, c’est assez pour vivre. Je n’ai pas de leçon de morale à donner à quiconque mais ce qui se pratique dans les centres nationaux de quitter après deux mandats me parait bien. Ça pourrait même être écrit.»

Cette décision ne modifie pas sa direction des Chorégies d’Orange : « J’ai pris la direction en 2016, mais en fait ça ne fait que deux ans que je fais la programmation. J’aime beaucoup ce festival. Je suis nouveau mais  je ne sais pas si je ferais 15 ans comme à Monte-Carlo. »

En attendant de rendre les clefs de la maison opératique monégasque, il n’est pas question pour Jean-Louis Grinda de se mettre en roue libre : «C’est dans trois ans chrono, ce n’est pas demain. Je travaillerai jusqu’au dernier jour et tout est programmé jusqu’en 2022. »

Il assure que c’est fini une direction à temps plein, tout en pondérant son affirmation : « Il ne faut pas dire jamais. Mais ce n’est pas dans mon esprit. Maintenant si n me propose quelque chose d’incroyable… »

Le directeur dit bien que son départ a été discuté et annoncé : « J’ai rencontré le Prince et la Princesse. Je voulais choisir mon remplaçant, c’est fait. La première fois que j’en ai parlé avec Cécilia, elle ne m’a pas cru. C’était il y a deux ans. Si je dois être fier de quelque chose, c’est bien de l’Orchestre Les Musiciens du Prince avec Cécilia Bartoli qui rayonne dans le monde entier. Si j’ai un regret, non un constat à faire, c’est de ne pas avoir monter un opéra de Glück ou de Rameau. J’aurais peut-être dû quand j’étais à Lièges. Mais ce n’est pas trop tard. On peut me le demander. »

L’année 2023 coïncide aussi avec la fin de son mandat de parlementaire à la Principauté : « J’aurais peut-être plus de temps à consacrer à la politique… C’est trop tôt, je ne sais pas ce que je ferais. De toute ma vie je n’ai jamais eu de plan de carrière. Je ne vais pas commencer. »

Bruno ALBERRO

 

Renseignement à l’Opéra de Monte-Carlo