La soprano Florie Valiquette sera sur les planches cette fin d’année. Elle a été invitée par Pierre Guiral, directeur de l’Opéra du Grand-Avignon, à chanter Pamina dans La Flûte enchantée de Mozart à Opéra Confluence.

Son accent roule comme les vagues du Saint-Laurent. La soprano Florie Valiquette est installée à Paris après avoir passé deux ans à Zürich en Suisse. La Canadienne de Montréal dit bien qu’elle se sent plus proche de la France que de la Suisse : « Déjà à cause de la langue. » Comme beaucoup d’habitants de la Belle Province, elle connaît l’origine de ses aïeux, du moins de son père : « Il vient de la Vallée de la Loire. Aujourd’hui il n’y a plus de Valiquette en France. Du côté de ma mère, je ne sais pas les origines françaises. Il y a un peu de sang irlandais. »

La soprano Florie Valiquette chantera le rôle de Pamina à Avignon (c)BrentCalis

La soprano Florie Valiquette chantera le rôle de Pamina à Avignon.

Pour les fêtes de fin d’année, Florie Valiquette sera sur scène ; elle chantera Pamina, le rôle-titre de La Flûte enchantée de Mozart, qui est à l’affiche de l’Opéra du Grand-Avignon. Comme elle est en répétition les 24 et 26 décembre, elle ne sait pas encore ce qu’elle fera à Noël : « Je verrai avec mes collègues. Je passerai un long moment sur Facetime avec ma famille. Quand on est loin comme ça, la famille me manque surtout mes petits-neveux que je ne vois pas grandir. Je retourne chez moi une à deux fois par an pour retrouver mes amis aussi. Mais pour vivre de sa passion, c’est le prix à payer. Chanter c’est mon mode d’expression. J’ai commencé à prendre des cours de chant à huit ans.»

Hormis la distance et l’éloignement, Florie Valiquette trouve que c’est facile de s’adapter à un pays où on parle en plus la même langue : « On retrouve des ingrédients pour faire notre cuisine dans tous les pays maintenant. J’habite dans le onzième arrondissement et il y a beaucoup d’épiceries veganes. J’ai été élevée dans une famille végétarienne. Je suis devenue vegane par éthique et pour toutes les raisons. »

Si quelques chanteurs du Canada francophones tentent leur chance aux Etats-Unis, Florie Valiquette s’est tournée vers l’Europe et plus particulièrement la France : « Ça explique pourquoi je suis installée à Paris, c’est en France où je travaille le plus souvent. Comme je suis soprano lyrique léger, ma voix convient mieux à des salles adaptées à ma voix. Aux Etats-Unis beaucoup de salles font 3000 ou 4000 personnes. Mais ce n’est pas si facile qu’on le dit de percer en Amérique du nord. »

Elle affiche sa satisfaction de voir que le baryton Jean-François Lapointe prendra la direction de l’Opéra du Québec : « C’est bien que ce soit un chanteur. Il connaît bien les voix et il a un réseau. » Vague sur le comment du pourquoi, elle dira qu’un projet se dessine : « Ce serait dans deux ou trois saisons, c’est trop tôt. »

Outre la dimension de la salle, les répertoires proposés en France et en Europe lui conviennent mieux : « Je ne sais pas comment va évoluer ma voix. Je vais chanter Cendrillon à l’opéra de Limoges, c’est déjà un rôle plus lyrique. Je vais chanter aussi dans Carmen, c’est aussi plus lyrique. »

Carmen ce sera à l’Opéra Comique, quelque chose qui touche la jeune femme : « C’est incroyable de chanter dans un lieu où l’opéra a été créé. On sent dans ces théâtres l’histoire et tous les grands noms qui se sont produits. Au théâtre des Champs-Elysées, c’est plus récent mais là on a été donné pour la première fois le Sacre du printemps de Stravinsky… »

En parlant d’Amérique, la soprano canadienne francophone s’étonne de l’étendue de l’anglicisme dans notre pays : « La France n’est pas entourée par les pays de langue anglaise, comme chez nous. Pour nous, parler français et franciser les noms, c’est de la résistance. »

Bruno ALBERRO

 

Où entendre Florie Valiquette ?

  • Les 27, 29 et 31 décembre à l’Opéra Confluence du Grand-Avignon dans le rôle de Pamina de la Flûte enchantée de Mozart.

Renseignement à l’Opéra du Grand-Avignon