La soprano Anaïs Constans sera méditerranéenne pour quelque temps, après avoir chanté dans sa bonne ville de Toulouse « Le Dialogue des Carmélites » de Poulenc. A l’Opéra de Toulon, elle sera dans « Les Pêcheurs de perles » de Bizet pour cette fin d’année, puis dans une reprise de « La Fille du régiment » de Donizetti à l’Opéra du Grand-Avignon pour le début d’année, avant le festival de Radio France cet été où elle sera produite dans un opéra en occitan.

La carrière de la soprano Anaïs Constans s’envole. Il est vrai que sa vie a changé depuis dix-huit quand elle se produisait au festival de Peralada en Catalogne espagnole. Depuis ce laps de temps un enfant a agrandi la maisonnée. Du moins, ça bouscule sa vie : « Je profite et je gère au mieux au mieux toutes ces énergies. » Pour l’instant elle se concentre sur le personnage de Laila, personnage central de l’opéra des Pêcheurs de perles de Bizet, qu’elle incarnera pour la première fois à l’Opéra de Toulon pour les fêtes de fin d’année. Elle sera en répétition les 24 et 26, avant la première, et le 27 décembre. Le 25, jour de Noël, elle sera libre : « C’est trop court pour aller chez moi à Toulouse. Bébé aura quand même son Noël. » Quand on lui demande comment ça se passe quand Bébé a un rhume ou s’il est malade ? « Il a aussi un papa, une nounou. Il faut faire confiance et s’arranger. J’ai de la chance depuis sa naissance, il n’a eu qu’un seul rhume. »

Si certaines chanteuses rebutent d’enfanter, parfois pour des raisons de carrière, pour Anaïs Constans la volonté d’être mère était aussi profonde que celle de chanter sur scène : « J’ai toujours voulu être maman et ce n’est pas incompatible avec notre métier. Il faut s’organiser. Le chant aussi évolue, je ne sais pas si c’est hormonal, mais enceinte, il se passe peut être une forme de lâcher–prise, de relâchement. Avoir un enfant, ce n’est pas être égoïste et c’est aussi faire les choses pour lui, savoir le protéger et de faire en sorte  que les choses se passent bien. La nounou est là et on s’adapte aux périodes de travail.»

Quand Anaïs Constans parle de protection c’est aussi au moment de ses répétitions personnelles : « Il faut faire attention avec mes aigus de ne pas casser ses petites oreilles. »

Après deux prises de rôles à Toulouse avec Blanche des Dialogues des Carmélite de Poulenc et maintenant à Toulon avec Laila, la saison 2020 s’annonce bien pour Anaïs Constans. La soprano est attendue en janvier à Avignon pour un concert où elle a mis à son programme des airs d’opéras et des mélodies françaises. Ensuite elle sera à l’affiche d’une reprise de La Fille du régiment de Donizetti toujours à Avignon, avant que son accent du sud-ouest roule du côté de Caen et de Massy pour interpréter Cendrillon.

Comme beaucoup de ses collègues chanteurs, elle apprécierait que le temps de répétition des productions soit plus long : « C’est mieux pour entrer dans son personnage. Encore dans certaines  grandes maisons d’opéra on peut répéter quatre à cinq semaines. Dans les maisons plus petites,  c’est très concentré. On aimerait pouvoir travailler plus longtemps un rôle. »

La Toulousaine, attachée à ses racines et à sa terre est contente. En juillet prochain, Anaïs Constans sera invité au festival de Radio France à Montpellier où elle chantera dans un opéra en occitan. La langa nostra sonne à ses oreilles.

Bruno ALBERRO

 

Où entendre chanter Anaïs Constans ?

  • Les 27, 29 et 31 décembre à l’Opéra de Toulon dans Les Pêcheurs de perles de Bizet ;
  • Le 11 janvier en concert à Avignon ;
  • Les 17 et 19 janvier dans La Fille du Régiment de Donizetti à l’Opéra du Grand-Avignon.

Renseignement à Anaïs Constans