La soprano Justine Ortéga est avignonnaise. De son enfance où elle a gardé l’accent des bords du Rhône, jusqu’à son projet Flamenca Opéra qu’elle a lancé dans la cité des papes, en passant par Conservatoire à rayonnement régional du Grand Avignon elle est très attachée à la cité historique.

La soprano Justine Ortéga a donné la première de Flamenca Opéra dans sa bonne ville d’Avignon. Un spectacle qu’elle reprendra en mars toujours dans la cité des papes. Une création donc, en dehors des sentiers battus pour la soprano formée au Conservatoire à rayonnement régional du Grand-Avignon. Créer pour ne pas attendre un coup de téléphone d’un producteur qui ne viendrait pas ou peu. Justine Ortéga préfère prendre les choses en main et quoi de mieux que de puiser dans ses ressources personnelles pour ne pas dire ses propres sources : « Du côté de ma mère je suis italienne. Parmi mes aïeux, il y avait des luthiers, des compositeurs des chanteurs. J’ai baigné dans la musique classique. Du côté de mon père, c’est l’Espagne et la zarzuela. »

La soprano Justine Ortéga

La soprano Justine Ortéga donnera Flamenca Opéra à Avignon le 26 mars.

De ses deux origines est né Flamenca opéra : « J’avais envie de proposer autre chose que ce qu’on entend habituellement. La zarzuela est peu répandue en dehors de l’Espagne et en France ce n’est pas développer du tout, pourtant c’est très beau. Je rappelle que Monserrat Caballé ou Placido Domingo ont commencé par la Zarzuela. Avec ce spectacle, je veux proposer un univers moins commun et qu’il puisse piquer la curiosité du public. »
Il lui faut aussi faire tourner son spectacle : « Je ne suis pas toute seule dans l’association pour m’aider. Mais c’est vrai il faut tout faire. C’est différent d’une production où on est appelé et qu’on a seulement à chanter et se produire sur scène. »
La jeune femme ne craint pas non plus d’être ranger dans un style ou dans un genre : « J’ai envie de défendre ce spectacle avec l’association, mais j’ai envie aussi de continuer à chanter en production. »
Cette pluralité semble nécessaire s’en explique Justine Ortéga : « On est de plus en plus nombreux et il y a donc de plus en plus de concurrence, mais on peut vivre du spectacle par la création et en trouvant des niches. Ma niche à moi avec Flamenca Opéra correspond à ce que je suis. Il faut se singulariser et ne pas être catégorisée.»
Quand Justine Ortéga a décidé de devenir professionnelle, elle ne s’imaginait pas comment cela allait se passer : « Je connaissais de ce métier la base : que je pouvais être soliste ou dans un chœur. Mais en fait, il existe de nombreuses facettes différentes comme faire de la création. Ce qui a changé c’est qu’il existe maintenant une unité de valeur au conservatoire pour mener un projet personnel.»
Ses envies de création vont aussi pour la diffusion de nouveaux opéras, explique la soprano : « C’est vrai qu’il y a rarement de nouveaux opéras. Heureusement que les metteurs en scène ont apporté un nouveau souffle dans les opéras du répertoire. Ce n’est pas facile pour un directeur de sortir des œuvres attendues et tout le temps données. C’est une question d’argent, je pense. De ne pas prendre de risques financiers. La création a besoin aussi de confiance. »
Justine Ortéga se veut optimiste et la jalousie n’a pas de prise sur elle : « J’étais au conservatoire à Avignon avec Julie Fuchs, je suis heureuse de sa carrière. De savoir que j’ai travaillé le chant en même temps qu’elle donne de l’espoir. 

Bruno ALBERRO

 

Où entendre Justine Ortéga ?

 

  • Le 26 mars 2020 au théatre de L’Episcène à Avignon dans Flamenca Opéra.
  • Le 16 mai 2020 à la salle de spectacle de Pujaut.

Renseignement à Justine Ortéga