Aux Chorégies d’Orange, le 15 juillet dans la cour Saint-Louis, aura lieu le concert des Révélations classiques de l’Adami. Le bassoniste Rafaël Angster fait partie de cette promotion 2019 qui se voit ouvert les portes du festival lyrique. Il sera rejoint par le pianiste Vincent Mussat, la violoniste Marie-Astrid Hulot et le violoncelliste Jérémy Garbarg. Mais aussi par la soprano Amandine Ammirati, la mezzo Lise Nougier, le ténor Sahy Ratia et le baryton Timothée Varon. 
Si son prénom s’écrit à la mode espagnole, bien éloignée de son Alsace natale, c’est que son père, professeur de guitare, était attiré par la péninsule ibérique, explique Rafael Angster, bassoniste. Une seule sonate a été écrite pour son instrument : le basson, elle est signée de Camille Saint-Saëns. Et pour autant, Rafael Angster n’en changerait pas : « Il me correspond car il exprime ce que j’ai envie de dire. »

le bassoniste Rafael Angster Photo Pascal Ito

Le bassoniste Rafael Angster sera en concert aux Chorégies d’Orange le 15 juillet. Photo Pascal Ito

N’allez pas croire qu’il se sent frustré pour autant. Son langage, il l’exprime depuis trois ans au sein de l’Orchestre national de Strasbourg comme soliste et dans l’ensemble de musique de chambre Ouranos où il rejoint Mathilde Calderini, flûte ; Philibert Perrine hautbois ; Amaury Viduvier, clarinette et Nicolas Ramez, cor. Le bassoniste glisse que le travail en orchestre ou en musique de chambre, et plus encore les airs opératiques italiens et russes, offrent des plages riches pour son pupitre. Rien ne lui fait regretter le piano qu’il avait commencé à cinq ans pour l’arrêter à huit : « A huit ans, la question du répertoire ne se pose pas, c’est plus tard qu’elle se pose à l’adolescence. Adolescent, on a envie de briller quand on se rend compte que le basson est plus confidentiel que le piano ou le violon. C’est au départ un peu frustrant. D’un autre côté, en travaillant un répertoire plus exhaustif, on pousse plus loin les possibilités de l’instrument. On joue ces pièces à seize ans, pendant les études pour préparer les concours d’orchestre. » Il évoque l’importance de son instrument au cours des sélections et cite en exemple l’Opéra de Paris.

Il rappelle aussi l’importance du basson dans l’univers baroque : « Sa place fait sens au sein d’un ensemble à cordes et clavecin. On entend du basson dans beaucoup  d’opéras baroques. »

Outre le plaisir d’avoir intégré l’Orchestre national de Strasbourg il y a trois ans, Rafael Angster se réjouit de jouer avec Ouranos : « Avec l’Orchestre, nous avons peu de possibilité de découvrir des festivals ce que permet Ouranos. Avec l’ensemble, nous nous sommes produits au festival de Radio-France de Montpellier. Nous avons joué au Corum mais aussi dans d’autres lieux. Aller dans des festivals permet de côtoyer d’autres artistes. C’est aussi ce que permet d’être Révélation Adami. Je le prends comme une récompense pour moi mais aussi une reconnaissance de mon instrument. Quand j’ai été averti, je me suis dit qu’il fallait que je sois à la hauteur de l’événement et des collègues et de faire du mieux possible. Je retiens surtout la bonne entente entre tous les huit et on s’est rendu compte qu’il existait la possibilité de faire des belles choses. C’est trop tôt pour en parler, mais nous avons des projets qui se profilent dans les années à venir. »
Etre Révélation Adami, c’est se voir proposer trois concerts aux Bouffes du nord aux Chorégies d’Orange et dont le premier est à Prades, chez Pablo Casals. Est-ce un pied de nez que le basson vienne supplanter le temps d’un concert le violoncelle ? « Non pas du tout, ce n’est pas un pied de nez. Au contraire, il y a beaucoup de similitudes entre le violoncelle et le basson. »

Bruno ALBERRO

 

Photo crédit Anne Bied

La vidéo de Rafael Angster

Où entendre Rafael Angster ?

  • Comme basson solo au sein de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg ;
  • Le 25 janvier à Houplines avec l’ensemble Ouranos ;
  • Le 9 février à Haguenau avec le trio « C’est pas si grave » ;
  • Le 21 mars au Théâtre des Champs Elysées avec l’ensemble Ouranos et Les Dissonances ;
  • Le 15 juillet aux Chorégies d’Orange avec les Révélations classiques Adami.

Renseignements à Rafael Basson