Il fait partie de cette lignée d’accordéonistes français qui défend son instrument sans renier sa tradition ancrée dans les bals populaire de l’après Guerre. L’accordéoniste Richard Galliano sera en concert à l’Opéra de Toulon le 1er février et se produira devant l’Orchestre de l’opéra de Toulon, sous la direction de Marzena Diakun. Il jouera deux pièces de sa composition.

Les fidèles des concerts symphoniques sont habitués à entendre un violon, un piano ou un violoncelle se mesurer à l’orchestre. Cette fois l’Orchestre de l’opéra de Toulon devra se fondre avec un accordéon, certes celui qui tiendra l’instrument fait référence dans ce domaine : Richard Galliano. Depuis la mort de Marcel Azzola et les disparitions plus lointaines d’Yvette Horner, André Verchuren ou Joe Privas, Richard Gallaino fait figure de chef de file. Ne croyez pas que de jouer de la musique savante dans un lieu destiné lui fasse oublier les images et le genre musical de la musette qui colle à l’accordéon. D’ailleurs Richard Galliano est aussi compositeur et il interprétera deux pièces de la littérature : Madreperla et Opale Concerto : « Madreperla, ça signifie nacre, comme les touches de l’accordéon. L’accordéon est le dernier instrument inventé. Il ne faut renier qu’il a  fait danser des milliers de personnes, que des gens faisaient des kilomètres pour écouter de bons musiciens dans des bals musette. L’accordéon, ou le bandonéon, est différent du piano et pour bien écrire pour cet instrument il est nécessaire de le connaître. »
Si ses doigts se sont posés sur un accordéon plus que sur un autre instrument, c’est que son père enseignait toutes ses subtilités : « Ce n’est pas l’instrument qui est important c’est le son qui en sort et l’émotion qu’il procure. Avez-vous entendu un violon grincer ? C’est pourtant beau un violon ; à condition qu’il soit bien joué. Je me suis investi dans la musique et ce n’est pas propre à l’instrument, ce qui est important c’est le son qu’on en tire.»
Il cite Marcel Azzolla, qu’il prend comme un maître : « J’aime beaucoup Astor Piazzolla aussi, d’ailleurs une confusion des noms. C’est bien de se référer à des idoles qui montrent le chemin. »
Chopin, Miles Davis sont d’autres références et sources d’inspiration pour Richard Galliano : « J’ai beaucoup appris à écouter Ravel ou Betthoven. Mais je le rappelle, je n’oublie notre ADN qui est le musette avec dans mes compositions des emprunts à cette musique. Le musette c’est le reflet d’une génération. Les Yé-Yé ensuite ont trouvé l’accordéon ringard.»
Richard Galliano se réjouit de voir le décloisonnement des musiciens qui passent plus volontiers d’un registre à un autre : « Je suis très admiratif, ça montre qu’il y a beaucoup de manières de jouer de la musique, car au-delà des styles il y a la musique qui englobe tous les styles. Et quand j’entends un jeune pianiste de jazz inspiré par Ravel, je me dis que c’est une bonne chose. Et que ce soit du jazz ou du classique, on ne peut pas jouer en dillettante.»

Bruno ALBERRO

 

Photo crédit Jacky Lepage

Où entendre Richard Galliano ?

  • Le 1er février à 20 heures à l’Opéra de Toulon dans le spectacle Passion Galliano. Au programme Madreperla et Opale concerto de Richard Galliano. En seconde partie Estancia d’Alberto Ginastera.

Renseignement à l’Opéra de Toulon