Le violoniste Emmanuel Coppey est né avec Jean-Sébastien Bach. Voire même il s’est développé dans le ventre maternel avec cette musique, quand son papa Marc Coppey travaillait les suites pour violoncelle seul. Il sera en concert à Châteauneuf-de-Gadagne ce 19 janvier à l’invitation des bans des arts qui animent les Musicales de Gadagne. Emmanuel Coppey a accepté pour les organisateurs Jean-Marc Granet-Bouffartigue et Alain Simon et pour le lieu : la chapelle des Pénitents blancs, dédiée à ces concerts mensuels.
Bon sang ne saurait mentir. Après Marc Coppey qui fait la carrière qu’on connaît comme violoncelliste, Emmanuel le fils est dans ses traces comme violoniste. Une filiation dont il aimerait qu’on le détache, glissant qu’on devient musicien par le travail : « Je ne cherche pas à me faire un prénom. C’est vrai que quand on joue en duo, c’est plus facile on se comprend tout de suite. Notre complicité est naturelle, ça facilite la compréhension des phrases musicales. »
Emmanuel Coppey sera en concert à Châteauneuf-de-Gadagne en Vaucluse dans le cadre des concerts des Musicales de Gadagne organisés par l’association le Ban des arts animée Jean-Marc Granet-Bouffartigue et Alain Simon. Des rencontres vauclusiennes qu’il connaît bien puisque l’an passé il était à l’affiche, mais en duo. Cette fois il a mis à son programme les Sonates et Partitas de Jean-Sébastien Bach. Le compositeur baroque allemand fait partie de l’univers d’Emmanuel Coppey, cette musique l’accompagne depuis sa naissance, même avant : « Je l’entendais dans le ventre de ma mère quand mon père travaillait les Suites (pour violoncelle seul). Bach, c’est d’une telle complexité qu’on le travaille tout le temps et qu’à chaque fois je découvre des choses nouvelles. Avec Bach, on se pose souvent cette question : Est-ce que ce n’est pas trop tôt pour l’aborder ? Le mieux serait de ne pas se poser cette question.»
Il ajoute que toutes les autres littératures pour violon seul sont en miroir avec les Sonates et Partitas : « On retrouve tout le temps un clin d’œil à Bach et c’est compliqué d’écrire mieux. »
Son attachement au père du baroque ne signifie pas d’Emmanuel Coppey soit exclusif. Il suit aussi l’actualité de la musique contemporaine, il livre aussi son analyse quant à la faible diffusion de cette littérature : «Le public n’est pas réticent d’écouter des compositions actuelles en concert. Je pense que les enregistrements ont eu pour conséquences de former un public plus conservateur en restant avec les pièces du répertoire. Mais passer une commande aujourd’hui c’est un problème financier. J’aimerai bien travailler avec un compositeur pour bien comprendre ses intentions. J’y pense ais il faut renforcer des liens forts entre le compositeur et l’interprète. »
Il glisse qu’il y a un cursus au conservatoire de Paris. »
Continuer de travailler revient souvent dans les propos d’Emmanuel Coppey. Il n’oublie pas ses rencontres dont certaines l’ont façonné. Ses formations successives l’ont conduit certes au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, une période renforcée par des stages qui l’ont marqué : « J’avais besoin de quitter mon cadre parisien et besoin de me confronter à d’autres cultures. » Ce choix l’a amené à Londres et à Budapest. Il garde en souvenir cette rencontre hongroise : « J’ai travaillé avec Gyorgi Pauk, il avait 82 ans et il a avait lui-même travaillé avec Zoltán Kodály et Béla Bartók. » Il retient aussi de son expérience au bord du Danube la chaleur de son public à la fin du spectacle : « Les applaudissements du public accélèrent. C’est assez incroyable. »
Photo crédit Foppe Shut
Où entendre Emmanuel Coppey ?
- Le dimanche 19 janvier à 16 heures à la chapelle des Pénitents blancs à Châteauneuf-de-Gagagne en Vaucluse, dans le cadre des Musicales de Gadagne. Au programme sonates et les partitas de Jean-Sébastien Bach.