L’Opéra de Marseille donnera mardi 18 février la dernière représentation d’Eugene Onéguine, composition de Tchaikovski, d’après le roman éponyme de Pouchkine. Une occasion de retrouver la Tatiana de Marie-Adeline Henry, tombant amoureuse de Régis Mengus dans le rôle titre. Nicolas Courjal campe un prince Gremine des grands jours.
Eugene Onguine est à l’affiche de l’Opéra de Marseille encore ce mardi 18 février à 20h30. L’opéra de Tchaïkovski, inspiré par le roman éponyme de Pouchkine, est présenté dans la mise en scène d’Alain Garichot, celle que l’on avait pu voir à l’Opéra de Toulon la saison passée. Les troncs d’arbres immenses situent le premier acte dans la campagne russe, un lit renvoie à la chambre de Tatiana comme dominée par son amour retenu ou les éléments qui l’entourent. La lettre écrite par la jeune fille pour déclarer sa flamme à son amant distant, sert de fil rouge à cette vision de l’ouvrage.
A Marseille, la baguette revient à Robert Tuohy, sa battue se veut sobre et limpide, arrondie quand il le faut, pour accompagner le dessein des protagonistes. Devant lui, l’orchestre de l’Opéra de Marseille fait montre d’agilité pour décliner les nuances de la mélancolie de cet ouvrage et les états de l’âme slave, toute en langueur.
Comme une traversée de la steppe sur une troïka, une langueur difficile à appréhender pour laisser filtrer la lumière des émotions qui habitent les personnages du poète russe. A ce jeu, Nicolas Courjal domine. Certes, il n’apparaît que dans une seule scène et pour ne chanter qu’un seul air, mais quel majesté dans son prince Gremine. Il a tout dans le geste et la voix. Il décrit de sa noblesse vocale, cet amoureux sur le tard ; on respire ses inquiétudes, ses doutes, cette chance dans son destin d’avoir rencontré Tatiana, dont il espère des sentiments en retour. Elégant Nicolas Courjal de se livrer ainsi à son ami Eugene Oneguine, incarné par le baryton Régis Mengus. Un rôle où il faut jouer autant que chanter pour passer du suffisant au pathétique.
Tatiana prend les traits de la soprano Marie-Adeline Henry, jeune fille énamourée et femme mariée respectueuse de son engagement. La soprano peint avec délicatesse et fragilité cette tristesse de femme bafouée.
Un Lenski vaillant et jaloux, apeuré au moment du duel, donne crédit à une production d’Eugene Oneguine ; le ténor Thomas Bettinger trouve les ressources pour camper l’ami répondant à la trahison par l’excès.
Eugene Onegine permet aussi aux rôles de second plan de s’exprimer. A chacun une aria. Ce qui induit qu’il faut s’appliquer comme Emanuela Pascu, en Olga, que la mise en scène aurait pu rendre plus frivole. Doris Lamprecht et Cécile Galois prêtent corps et voix à Madame Larina et à la nourrice.
Photos crédit Christian DRESSE
Eugene Onegine à l’Opéra de Marseille
- Le mardi 18 février à 20h30 dans une mise en scène d’Alain Garichot et dirigé par Robert Tuohy.
Renseignement à l’Opéra de Marseille