Il est des soirées où la mélancolie se fait délicieuse, une parenthèse de paix, hors du temps et de l’espace. Le sentiment laissé à la salle des fêtes La Palun à Buis-les-Baronnies, dimanche, après le concert des Sérénades en Baronnies, de Yukiko Tanaka au piano et de Sébastien Singer au violoncelle.

Une soirée invitation à la flânerie où naissent des images vagabondes d’automne, de promenades vers le crépuscule. Un voyage sans distorsion commencé avec la Sonate n°1 de Brahms et ses trois mouvements quand le violoncelle de Sébastien Singer a révélé son âme. Cette nature secrète révélée par l’archet qui fait corps à l’instrument, le pénètre sans violence pour en caresser les bois et laisser échapper ses nuances.

Ma préférence de cette soirée va la Sonate de Debussy où la complicité des deux musiciens s’est révélée sous leurs doigts. Leurs instruments jamais en lutte ou en opposition, mais complices, pour traduire les derniers instants du compositeur inspiré par la mer d’une fin d’été.

Pour clore cette trilogie des sonates, Yukiko Tanaka et Sébastien Singer ont retenu la Sonate de Prokofiev. Là aussi une littérature de maturité, puisque le compositeur russe l’a écrite à l’intention de son ami Rostropovitch en 1949, alors que son auteur décèdera quatre ans plus tard. Dans les trois mouvements, la virtuosité de Sébastien Singer se détaille sans excès, ni démonstration, pour faire soudre les tendresses et les émotions, masquées par les difficultés techniques nées de la plume de Prokofiev.

Bruno ALBERRO

 

Prochains concerts des Sérénades en Baronnies :

  • Le samedi 18 avril à 18 heures concert du quatuor Rosamonde à l’église de Mirabel-aux-Baronnies ;
  • Le samedi 2 mai à 17 heures concert du trio Cordalisa à l’église de Buis-les-Baronnies ;

Renseignement à les Sérénades en Baronnies