Eric Pérez signe la mise en scène de Cavalleria Rusticana et Pagliacci à l’affiche de l’Opéra du Grand Avignon les 6 et 8 mars. Acteur et chanteur, il associe les artistes du plateau à sa création.

Un ouvrage du XIXe transposé dans l’espace ou dans des endroits incongrus, très peu pour lui. Eric Perez est metteur en scène et n’oublie pas qu’il est aussi chanteur et comédien. Pour lui une mise en scène doit faire sens explique celui qui signe les productions des deux opéras véristes réunis sur le plateau de l’Opéra du Grand Avignon les vendredi 6 et dimanche 8 mars prochains.

Eric Perez met en scène deux opéras véristes à Avignon.

Il assure qu’il est arrivé à la direction d’acteurs par hasard, au départ sans en avoir vraiment envie : « En 2001, le metteur en scène de l’Opéra éclaté m’a demandé d’être son assistant pour une tournée au Maroc. J’ai pris ça comme une expérience. Et le premier jour a été une révélation et ensuite tout est allé très vite. »
Le fruit du hasard ? Pas tant ! Eric Pérez glisse que comme acteur il aimait faire des propositions. D’une suggestion à une direction, il n’y a qu’un nombre de pas compté qui vont du plateau aux coulisses : « Je continue à me produire sur scène, je pense être quelqu’un de docile quand le propos correspond à ma lecture. Quand je fais une mise en scène, j’associe les chanteurs. Je n’arrive pas avec un plan tout dessiner : tu rentres ainsi, tu sors là… C’est au chanteur de sentir ce qu’il veut faire, le corps est une matière vivante. J’ai commencé par une formation lyrique et en les étant avec eux, je pense à ce qu’il ressente. Et ce sont les chanteurs qui proposent car on fait un travail en commun, je travaille avec eux.»
Si Eric Pérez a le choix, il préfère diriger chanteurs plutôt que des acteurs : « Au moins la partition existe et du coup les chanteurs sont plus disponible. Les acteurs souvent veulent modifier le texte : « Et si ça je le disais plus tôt comme ci que comme ça… »
De même, Eric Pérez se montre critique vis à vis de certains confrères passés par le théâtre ou le cinéma avec de s’attaquer à l’opéra : « Je constate que le résultat est souvent plus figé quand il y a des transpositions. Avec un résultat très conventionnel. On voit des artifices au lieu de costumes du XVIIIe siècle. Les artifices ne sont pas de la mise en scène. Pour changer les conventions de l’opéra, il faut que le metteur fouille l’ouvrage et se poser la question : qu’est-ce que ça apporte ? Il faut mettre du théâtre dans le théâtre. C’est souvent plus compliqué que de le transposer. »
Si d’aucuns percevraient une intention de chasser le répertoire opératique pour laisser place à des opéras contemporains, il se trompe à écouter Eric Pérez : « Je pense qu’il y a deux choses à ne pas abandonner : le répertoire, il en reste beaucoup à découvrir. Je pense aussi à l’emploi de la vidéo quand elle est utilisée pour renforcer le propos. Il faut aider aussi la création contemporaine pour parler des choses d’aujourd’hui. »

Bruno ALBERRO

Cavalleria Rusticana et Pagliacci à Avignon

  • Les vendredi 6 mars à 20h30 et dimanche 8 mars à 14h30, Cavalleria Rusticana de Mascagni et Pagliacci de Leoncavallo à l’Opéra Confluence du Grand Avignon. Les deux opéras seront dirigés par Miguel Campos  Neto avec Chrystelle Di Marco, Ania Wozniak, Solen Mainguené, Denys Pivnitskyi, Dongyong Noh… 

Renseignement à l’Opéra du Grand-Avignon