Loin de la Charente-Maritime qui l’a vu grandir, la pianiste Myriam Barbaux-Cohen s’est installée à Francfort, en suivant par amour, dit-elle, celui qui est devenu son mari. Elle a consacré son premier opus à Enrique Granados, sorti chez Ars Produktion. Elle attend de ce disque qu’il étoffe sa carrière de concertiste.

La pianiste Myriam Barbaux-Cohen a fait ses gammes à La Rochelle.
Le C.V. de la pianiste Myriam Barbaux-Cohen s’est étoffé avec la sortie, chez Ars Producktion, de son premier disque consacré à Enrique Granados. Son souhait serait que cet opus l’aide à développer sa carrière de concertiste. La scène lui manque alors que grandit son envie de faire entendre la musique qui la touche, comme ces pièces hispaniques puisées dans le répertoire moins connu du compositeur catalan (1867-1916) : « J’ai été touchée par ses œuvres. Je souhaitais enregistrer des musiques mélodieuses, abordables pour beaucoup de publics. Mon souhait était aussi de m’exprimer par des effets, que ce soit dans le toucher ou dans le jeu des pédales, tout en respectant la partition et l’univers de Granados. »
Quelle est la place d’un CD dans un univers dématérialisé ? « Je prends comme une opportunité qu’on m’ait permis d’enregistrer et on parle de ce disque ce n’est que mieux. Il y a le disque, mais il y a aussi toutes les plateformes modernes. De toute façon, il faut nous adapter. On se rend compte qu’en cherchant quelque chose, on peut arriver vers un disque qu’on ne connaît pas. Ce sont des suggestions offertes à des publics différents qui peuvent découvrir d’autres musiques, comme l’univers classique. Même depuis son téléphone ou via les réseaux sociaux. C’est vrai que le son est moyen, mais ça permet de découvrir et si un seul auditeur découvre un morceau qui lui plaise et qu’ensuite il l’entende dans de bonnes conditions sur une chaîne Hifi, c’est bien. »
« Cette multiplication de la diffusion permet de se faire connaître », poursuit la pianiste formée au Conservatoire de La Rochelle avant celui de Paris. « C’est très difficile, un vrai parcours du combattant même si chacun suit son parcours. Je ne renonce pas. » Il est vrai que son parcours n’est pas académique d’avoir rejoint le Conservatoire russe Rachmaninov de Paris et d’avoir peaufiné son art en suivant des masters classes. Elle pense que cet itinéraire singulier l’a dessert, par manque de connaissance du grand public : « Notre crédibilité n’est pas évidente. Je pense que c’est une question de réseau. Pour moi, cet album est une chance et je remercie mon label ne m’avoir fait confiance et de faire confiance à des artistes peu ou pas connus. J’espère que ce disque suscitera un intérêt pour beaucoup de monde, même s’il y a beaucoup de concurrence. »
Qui plus est, son poste d’assistante au Conservatoire russe lui a ouvert les portes de l’enseignement : « Là, j’ai des élèves qui viennent à la maison, ils n’ont pas un jeu fort et puissant comme à Paris, mais ce n’est pas sans intérêt. Je travaille avec des amateurs, des enfants ou des adultes. J’aime beaucoup les adultes qui viennent à moi en disant : je n’ai jamais joué du piano, mais j’ai envie d’apprendre. Ce sont toujours de belles rencontres. »
Le coin CD

La pianiste Myriam Barbaux-Cohen a gravé des pièces moins connues de Granados.
La pianiste Myriam Barbaux-Cohen a gravé pour le label Ars Production son premier disque au titre de Enrique Granados. Son album porte le simple nom du compositeur catalan, reconnu pianiste virtuose (1867-1916).
Il a été enregistré au Kulturzentrum Immanuelskirche de Wuppertal en Allemagne.
Au cours des 25 plages, on traverse les univers de « Libro de Hodras » ; les Valses intimes de Cartas de amor ; le livre 1 et 2 de Escenas poéticas ; les Valses poeticos ; l’Allegro de concierto et l’Oriental extrait des Danzas espagnoles numéro 2.
Renseignement à Myriam Barbaux-Cohen