Pour le label Calliope Records, Emilie Capulet vient de sortir un disque qu’elle a consacré aux pièces pour piano du Marseillais Henri Tomasi, alors que l’année prochaine marquera le double anniversaire des 50 ans de sa mort et les 120 ans de sa naissance. Elle attend de cet opus que naissent des projets et des récitals.
Quand on est musicienne, littéraire, passionnée, qu’on vit en Angleterre et qu’on s’appelle Capulet, ce patronyme pourrait être dur à porter. Tout le monde n’a pas un nom rattaché aux Amants de Vérone, écrit par Shakespeare. Emilie, elle s’en inspire: «C’est en effet un nom très romantique, qui allie littérature et musique, amour et drame… J’ai d’ailleurs écrit une thèse de Master sur Shakespeare!»
La pianiste native d’Aix-en-Provence a quitté le Midi pour aller s’installer à Londres: « Je n’ai pas suivi un cursus type, ayant commencé mes études de piano au Conservatoire d’Aix-en-Provence et de Marseille, puis à la célèbre Guildhall School of Music and Drama de Londres, mais en même temps, j’étais passionnée par les liens entre musique et littérature et j’ai continué des études littéraires jusqu’à mon doctorat sur la musique dans l’œuvre de Virginia Woolf. » Même si de temps en temps, elle se demande comment on dit tel ou tel mot en français, Emilie Capulet n’oublie pas la ville et la région qui l’ont vu grandir et s’épanouir : « De vivre dans un autre pays, on ne perd pas ses racines, j’ai gardé mes amis d’enfance et ma famille habite toujours dans la campagne aixoise. De voyager, de changer de pays offrent de nouvelles perspectives sur le monde. »
Emilie Capulet n’a pas oublié sa Provence et les musiciens qui ont marqué le Midi de la France, elle a gravé pour le label Calliope Records un disque Henri Tomasi, au nom du compositeur : « Il est consacré à ses pièces pour piano qui n’avaient pas été enregistrées. Certaines partitions étaient encore en forme manuscrite que j’ai éditées. Pour préparer cet album, je me suis entièrement plongée dans le monde, l’esthétique, l’inspiration et la vie d’Henri Tomasi pour en tirer toutes les couleurs et les émotions du Midi. »
La pianiste Emilie Capulet
Elle glisse qu’elle écoute rarement ce qu’elle grave, comme ce premier disque où Emilie Capulet signait ses interprétations de Beethoven et de Chopin, un album qui est en cours de réédition : « C’est vrai que mon premier CD, je n’ai pas en envie de le réécouter. Je l’ai joué souvent, mais à chaque fois c’est différent, car la salle, le piano et le public sont différents. Avec Tomasi, c’était autre chose car j’ai pris beaucoup de temps à écouter ce que je faisais. Après avoir entendu plusieurs fois, j’ai pu ainsi me l’approprier. Je me suis aussi plus investie dans le processus d’enregistrement, j’ai pu prendre de la distance entre lui et moi. »
La pianiste attend de ce disque qu’elle puisse de produire sur scène, en France plus particulièrement : « En Angleterre, j’ai des contacts et je donne des concerts, mais c’est assez difficile de revenir dans son pays, nous espérons que ce disque va m’aider. »
Aixoise, elle n’oublie pas qu’à quelques kilomètres le piano est roi à la Roque d’Anthéron : « Quand j’étais jeune, j’allais écouter les concerts gratuits des jeunes talents. J’aimerais bien y être invitée à jouer. »
Appel est lancé !
Le coin CD
La pianiste Emilie Capulet a enregistré les pièces pour piano d’Henri Tomasi
Pour le label Calliope Records, la pianiste Emilie Capulet a gravé un disque consacré au compositeur marseillais Henri Tomasi. Elle a enregistré l’intégrale de ses pièces pour piano écrites entre 1929 et 1948. Ces pièces durent d’une trentaine de secondes à quatre minutes pour découvrir ces pièces pour clavier alors que le musicien est plus connu pour son héritage de ciné-concerts, d’opéra, des poèmes symphoniques ou des concertos.
La musique de Tomasi est inclassable car elle se nourrit de nombreuses influences, classique ou jazz, cinématographique à coup sûr, d’avoir accompagner les films muets au Fémina il a gardé cette immédiateté des couleurs.
A l’écoute de de double CD, Emilie Capulet poche les images et les lumières comme des instantanés de son toucher personnel entre urgence émotionnelle et délicate transmission.
Renseignement à Emile Capulet
