Si d’aucuns veulent entretenir une image unique, ce n’est pas le cas de Julie Alcaraz. Elle mène de front trois carrières, certes les trois activités servent la musique puisqu’elle pianiste, violoncelliste et soprano. Trois notes de musique qui la nourrissent.

En musique, on parle de note sensible et de note majeure, Julie Alcaraz vit de cet accord, comme les trois notes qui la forment. Trois notes sur la portée de sa vie où la blanche serait  pianiste, suivie de deux noires, l’une violoncelliste, l’autre soprano. A tout, il y a une explication. Julie Alcaraz raconte qu’elle a commencé à apprendre le piano, puis elle a découvert le violoncelle : « J’ai beaucoup aimé et j’ai demandé à mes parents d’apprendre, sans délaisser le piano. Quand au chant, mon père chantait, c’est venu naturellement. »

Julie Alcaraz, pianiste, violoncelle soprano

Julie Alcaraz, pianiste, violoncelliste et soprano

Dans une société on aime bien ranger les bonnes personnes dans les bonnes cases, au moins celles qui conviennent aux bien-pensants, l’artiste  n’en a cure : « C’est vrai que l’annoncer ainsi, ça peut entraîner des réactions diverses. C’est vrai que de pratiquer trois activités musicales n’est pas courant et que beaucoup de gens ont du mal à comprendre. Certains vont penser qu’elle fait les choses à moitié. D’autres vont dire que c’est super. En tout cas, moi, j’ai besoin de ces trois activités qui font que c’est moi. Le chant, le violoncelle et le piano se nourrissent l’un de l’autre. Et les pratiquer tous les trois, c’est ce à quoi j’aspire, même si le piano est plus important. Mais j’enseigne le violoncelle et j’ai été invitée à chanter dans un oratorio de Haendel. Enseigner, monter sur scène, tout ça fait que je suis moi. »

Elle donne des bonnes raisons à ces interférences constructives : « Le piano, le violoncelle ou le chant sont trois activités physiques. Le chant nécessite des respirations et ces respirations se retrouvent dans mon jeu au piano comme au violoncelle. Dans une mélodie le son est lié, alors qu’au piano le son est composé de notes détachées, au contraire du chant et du violoncelle où le son est continu en tirant ou poussant l’archet. Avec le chant, on apprend à gérer le souffle et ça aide à retrouver le calme et ainsi à gérer le trac. »

Comme la plupart des artistes aujourd’hui, Julie Alcaraz est connectée. Passage obligée, dit-elle : « On est victime mais on doit être présent et communiquer en permanence. C’est une nouvelle façon de faire sa place et ça aide quand on n’a pas d’agent. Les réseaux sociaux, c’est rapide, ils  aident à nous faire connaître. Mais l’effet boule de neige est aussi à double sens. Tout dépend aussi de ce qu’on en fait. Par exemple si on poste une vidéo, il faut présenter un travail de professionnel. »

Avec ce triptyque qui la compose, Julie Alcaraz ne voit pas bien ce qu’elle aurait pu faire d’autre que de pratiquer la musique, avec un seul rêve, celui d’en vivre. Après quelques secondes d’un inventaire des possibles, elle retient le théâtre : « C’est intéressant  pour le jeu sur scène. L’opéra, c’est du théâtre chanté. »
Tout en étant heureuse de la vie qu’elle mène, Julie Alcaraz révèle qu’elle a deux rêves : « Un ce n’est pas possible, ce serait de chanter Carmen, car je suis soprano et pas mezzo et ensuite ce serait de jouer le concerto n°3 de Rachmaninov. Ce rêve là est possible, mais ce n’est pas pour demain. »

Bruno ALBERRO

 

La vidéo de Julie Alcaraz

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