La violoncelliste Hermine Horiot commence sa saison estivale le 16 juillet, elle aura deux dates autour du mont Ventoux : aux Musicales du Luberon, cher à Patrick Canac et au festival de musique de chambre d’Entrecasteaux en août, cher à Juliette Marie et Olivia Hugues. L’instrumentiste se réjouit de voir des associations ne pas baisser les bras et maintenir leur festival.
Si beaucoup de dates ont été biffées dans son agenda d’été 2020, la violoncelliste Hermine Horiot se réjouit que des bénévoles aient maintenu leur festival. Entre autres, elle sera à l’affiche des Musicales du Luberon et du festival de Musique de chambre d’Entrecasteaux dans le Var. Les quelques dates qui restent ne peuvent que la réjouir, pour commencer, elle sera sur scène au festival d’Obernai le 16 juillet, festival organisé par Geneviève Laurenceau. Une bulle d’oxygène après plusieurs semaines de confinement sanitaire : « Certains festivals ont survécu, d’autres ont arrêté. Comme tous les musiciens j’ai été suspendue à des décisions. Cette période d’incertitudes a suivi une période d’acceptation, quand le confinement est tombé brutalement et que tout s’est arrêté. Au début, ça a été un choc, cet état a duré une semaine, puis deux, puis un mois, deux mois. J’étais dans une autre vie, je n’étais pas dans un temps qui existe, alors j’ai profité de ce temps bien à moi pour être à la campagne et en famille. Ces conditions m’ont amenée à réfléchir sur mon métier. »

La violoncelliste Hermine Horiot fait partie de l’ensemble Smoking Joséphine. Crédit photo ChristineLedroitPerrin
Cette notion de temps disponible, on peut penser qu’Hermine Horiot le ressentait avant même la pandémie : « Ce n’est pas dans mon caractère de donner 200 concerts par an, j’ai besoin de temps pour mes propres projets. Mais de toute façon, ce n’était pas évident de monter des choses. Je ne fais pas partie des artistes qui ont souffert cruellement.»
De voir que des équipes de bénévoles et d’organisateurs sont restés mobilisés lui réchauffent le cœur : « J’ai le sentiment que des énergies vitales se sont décuplées, comme si cette situation avait développé un instinct de survie incroyable. J’ai aussi beaucoup d’admiration pour mes collègues musiciens et organisateurs de festival. Quand je pense que leurs responsabilités ont été multipliées. Pour moi ce sont des responsabilités d’un autre niveau, celle d’un interprète. »
Si l’idée germait en Hermine Horiot de s’investir dans un festival pour le créer ou en assurer une direction artistique, la situation sanitaire la pousse la réfléchir avant de se lancer : « J’y pense et ce qui s’est passé nécessite de prendre un temps de réflexion, mais ce n’est pas un frein. Ce n’est une question d’avant ou d’après, les choses se font quand elles doivent arriver. »
Alors pour l’instant, son envie de transmettre provient de la scène : « C’est un temps spécial, il n’existe pas ailleurs. On travaille pour ce but là, même si aucun concert ne se ressemble, même si ce qui se passe quand on joue nous pousse à chercher, à s’améliorer et à travailler ; c’est comme la conquête du Graal. »
Plus qu’avant la crise sanitaire, Hermine Horiot a ressenti que son besoin de jouer n’était pas que cérébral ou spirituel mais que c’était aussi physique. Le corps, l’âme et le cœur devaient s’accorder : « J’ai ressenti un autre rythme, d’autres sensations, qu’on est confronté à des limites. C’est une prise de conscience récente. On sollicite tellement de muscle et on a tendance à occulter ce côté-là. Il faut se mettre en doigts. »
La vidéo de Hermine Horiot Vidéo : Fratres d’Arvo Pärt, dans une adaptation inédite pour violoncelle et électro-acoustique, figurant sur le disque Boréales :
Où entendre Hermine Horiot ?
- Le 16 juillet au Festival d’Obernai : Smoking Josephine, Amours Toujours ;
- Le 19 juillet au Festival de Pontlevoy : Smoking Josephine, Amours Toujours ;
- Le 23 juillet au Festival Image Sonore : Boréales, récital violoncelle seul et musique électro-acoustique, avec Julien Podolak ;
- Le 25 juillet au Festival Image Sonore : Duo de violoncelles avec Eric-Maria Couturier ;
- Les 3 et 4 août au festival des Musicales du Luberon avec Smoking Josephine, Vivaldi et Amours Toujours ;
- Les 17, 19, 21 et 26 août en Musique de chambre au Festival d’Entrecasteaux avec Olivia Hugues, Geneviève Laurenceau, Violaine Despeyroux, Natasha Tchitch, Bruno Philippe, Anne Le Bozec… ;
- Les 29 et 30 août à Port-Royal des Champs. Au programme : Beethoven avec l’ Ensemble Les Dissonances/David Grimal ;
- Le 26 septembre, Salle Cortot/Paris : Musique de chambre, « Julien Hanck & Friends ».
Renseignement à Hermine Horiot