Comme beaucoup d’artistes, Céline Frisch a dû biffer nombre de concerts de son agenda d’été. Il fallait bien en conserver un pour faire exception, ce sera celui du 16 juillet en ouverture du festival des Musicales du Luberon où la claveciniste se produira au cœur du Café Zimmermann, qu’elle a cofondé il y a vingt ans.
Comment se constitue un ensemble, comme le Café Zimmermann qui assurera l’ouverture du festival Les Musicales du Luberon, le 16 juillet ? Comment peut-il durer une vingtaine d’années même si les musiciens vivent aux quatre coins de l’Europe ? La claveciniste Céline Frisch donne un élément de réponse à ces questions : « Quand je suis sortie de la Schola Cantorum de Bâle, j’avais rejoint un orchestre. Je n’ai pas retrouvé ce que je recherchais. En appelant des amis musiciens, on a eu envie de monter notre projet, d’être dans la même recherche. Nous avons obtenu une résidence en Normandie, on a enregistré deux disques pour le label Alpha qui commençait à peu près en même temps que nous, puisque nos disques ont les numéros 13 et 14. Comme les disques ont plu, on a commencé à nous demander en concert. Nous sommes un collectif de six à huit musiciens qui ont envie de jouer ensemble. On a intégré aussi d’autres instrumentistes pour couvrir un répertoire plus large et aussi pour chœur et solistes. Il n’y a pas vraiment de chef, nous sommes deux directeurs artistiques, Pablo Valetti qui est premier violon, et moi-même. Quand, à un moment donné, il faut prendre une décision, elle revient à Pablo. »

La claveciniste Celine Frisch donnera aussi un récital à Marseille le 12 septembre prochain.
L’engouement pour la musique baroque est un fait depuis des années. Céline Frisch avance comme date le début des années 1970. Il y aurait-il un lien entre le baroque et le mouvement hippie ? Céline Frisch franchit le pas : « Les Jordi Savall se présentaient avec des cheveux longs. Il y avait à cette époque un côté baba cool un peu par rejet aux choses plus académiques. Il y a eu tout un travail de redécouverte des partitions et des instruments. On a eu des oppositions entre « les baroqueux » classiques et les autres qui recherchaient les couleurs d’origine pour obtenir des interprétations historiquement informées. Si le baroque plaît au public, c’est que cette musique lui parle, la base harmonique du baroque est celle qu’on va trouver dans la musique pop. Et puis, dans le monde actuel, la flexibilité dans les formations correspondent au mode économique. » Céline Frisch a un regret néanmoins ce serait que l’esprit de découverte ait disparu : « Il y a vingt ans le public et les organisateurs étaient curieux de découvrir des répertoires. Maintenant on a plus tendance à se réfugier dans les valeurs sûres. Les organisateurs comme le public prennent moins de risques, sauf quelques salles. » Comme une marque de fabrique.
En attendant, elle ne boude pas son plaisir de retrouver la scène et le public pour un concert qui sera donné deux fois à Ménerbes en Vaucluse : « Ce sera le seul entre le 7 mars et 12 septembre. C’est important de retrouver le public après cette abstinence de plusieurs mois. Pendant le confinement, je n’ai pas donné de concerts virtuels, certains l’ont fait. Mais je suis persuadée que rien ne remplacera le spectacle vivant. »
Où écouter Céline Frisch ?
- Le 12 septembre au musée du Terroir à Marseille en duo avec Pablo Valetti.
Au programme des Musicales du Luberon
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Café Zimmermann sera sur la scène des Musicales du Luberon le 16 juillet. Photo©Jean-Baptiste-Millot-
Le 16 juillet avec l’orchestre Café Zimmermann. Pour un programme Telemann et Bach, dont le Brandebourgeois n° 5 en ré majeur.
- Le 30 juillet, l’ensemble Il Pomo d’Oro, en compagnie de la mezzo-soprano Éva Zaïcik, dans un programme vénitien ;
- Le 2 août, le Duo Hoza invite à une version pop et intimiste du récital baroque ;
- Les 3 et 4 août, Geneviève Laurenceau et l’ensemble Smoking Joséphine, dans les Quatre Saisons de Vivaldi.
Renseignement aux Musicales du Luberon