Juan Carlos Munoz vient de sortir un disque avec son ensemble Artemandoline chez Deutsche Harmonia Mundi. Certes, la période n’invite pas à l’optimisme mais la crise sanitaire n’empêche pas le mandoliniste de sourire à la vie et de réjouir de la sortie de son CD Venice’s Fragrance, il l’enregistré en compagnie de la soprano Nuria Rial et de son alter égo au féminin, Mari Fe Pavon.
Juan Carlos Munoz rit souvent, fait fi de la crise sanitaire et avance sur son chemin. Le mandoliniste ne désarme pas devant le coup du sort. D’aucuns se larmoieraient d’avoir prévu la sortie d’un disque en plein confinement, lui y voit une opportunité : « Il y a eu moins de disques de sortie, nous avons plus de visibilité. » CQFD !
Cet opus gravé chez Deutsche Harmonia Mundi a été baptisé Venice’s Fragrance. Tout est dans le titre ou presque quand on sait que l’Espagnol installé au Luxembourg se passionne pour la musique baroque. Pour cet enregistrement, Juan Carlos Munoz a fait appel à Mari Fe Pavon, son alter égo au féminin, tous deux interprétant des pièces de Traetta, Galuppi, Manna, Bartolomeo, Lotti et immanquablement Vivaldi. Pour compléter leur duo de cordes, il ont appelé la soprano Nuria Rial. Ce n’est pas la première fois que l’ensemble Artemandoline fouille cet univers musical. On pourrait s’en étonner de la part de musiciens en grande partie originaires de la péninsule ibérique de s’intéresser à la musique italienne, toutefois, Juan Carlos Munoz rappelle les liens qui se sont tissés entre les deux péninsules méditerranéennes, en particulier avec Naples : « Nous avons un projet d’ailleurs qui rapproche les musiques espagnoles et napolitaines. Un autre projet de disque chez Sony à la fin de l’année avec des sonates lombardes. C’est de la belle musique qui n’a jamais été enregistrée. »
Bien sûr, la situation a obligé à annuler les concerts de présentation du nouvel opus d’Artemandoline : « Je ne suis pas fataliste mais on ne peut rien y faire. On avait trois concerts pour l’instant ils sont annulés. Travailler un CD c’est un autre travail que de le jouer sur scène et en public. Quand on le jouera ce sera différent à chaque fois, mais ça fait plaisr de savoir qu’il aura des modifications, ce sera différent, plus spontané. »
Quand il ne parle musique on pourrait s’attendre à ce que Juan Carlos Munoz se passionne pour le football eh bien ! ce n’est pas le cas : « Je ne m’y intéresse pas. Des fois je peux regarder quand l’équipe nationale joue. Sinon on parle de tout et de rien.»
Comme beaucoup de personnes ces deux mois passés enfermés lui ont permis de prendre conscience sur son métier : « Çà m’a permis de faire des recherches pour mon instruments et des choses que j’avais repoussées à faire, que j’avais mises de côté. Ce qui a changé, c’est la mise en place du télétravail. Je suis devenu professeur en virtuel. Ça ne remplace pas le contact individuel, même si ça dépend aussi des outils. Mais c’est un outil, la pandémie serait arrivé il y a quinze ans, on n’aurait rien pu faire avec nos élèves. Les outils informatiques permettent de garder le contact. Pour les cours de solfège ça peut aller même si ça ne remplace un professeur. »
Le coin CD

Artemandoline © www.AndreasLander.de
Venice’s Fragrance a été enregistré par Artemandoline, ensemble baroque composé de la soprano Nuria Rial, et des mandoliniste Marie Fe Pavon et Juna Carlos Munoz. Le CD est sorti en avril 2020 par le label Deutsche Harmonia Mundi. Il conserve 17 titres puisés parmi les ouvrages des compositeurs baroques de la cité des Doges. Ce disque rappelle au besoin que dans la première moitié du XVIIIe siècle, Venise a été un des centres de la musique savant en Europe. Une ville où les chanteurs venaient se produire où quelque 400 opéras ont été créés en un demi-siècle.
Venice’s Fragrance a été enregistré en août 2018 à l’église romane de Mont-Saint-Martin.
Renseignement à Artemandoline