La saison 2020-2021 sera celle des changements pour L’Opéra du Grand-Avignon comme pour l’Orchestre régional Avignon-Provence. Même si ce sont deux entités séparées, comment ne les confondre en cours de saison tant, la programmation de l’un ou de l’autre s’imbrique.

Alors parler de changement vaut pour les deux structures. Place aux dames pour commencer, et cette première dans l’Hexagone avec la nomination comme chef titulaire de Debora Waldman à la baguette de la phalange vauclusienne, elle remplace Samuel Jean, l’ancien premier chef invité qui a quitté ses fonctions après neuf années à Avignon ; côté masculin Frédéric Roels fait sa rentrée à la direction de la maison d’opéra. Il a pris le fauteuil de Pierre Guiral qui, lui, va assumer la direction artistique du Thor.

En préambule de sa première présentation, Frédéric Roels a souligné que cette saison s’était écrite à deux mains, puisque Pierre Guiral signe la première partie jusqu’à la fin de l’année, et Frédéric Roels jusqu’au baisser de rideau. Une année sous le signe de transition certes, mais aussi d’une évolution ; il suffit de se pencher sur la plaquette programme pour découvrir de nouveaux titres ou de nouvelles voix. Ne serait-ce que le Chevalier à la Rose de Richard Strauss qui fait son entrée au répertoire de la maison opératique. Signe du renouveau ou nouvelles empreintes, certaines productions du grand et populaire répertoire étaient programmés en fin de saison, comme Carmen de Bizet, n’ont pas trouvé place sur la nouvelle affiche, on lit par contre que les créations ont été maintenues. On peut citer en exemple la Femme Samouraï du compositeur Pierre Thilloy.

Le premier opéra est d’ailleurs une création d’Eric Breton : Le messie du peuple chauve qui sera donné les 20 et 22 novembre à l’Opéra Confluence. Cette scène provisoire fermera ses portes après la reprise de La Veuve joyeuse de Franz Lehar, les 27, 29 et 31 décembre, dans une mise en scène de Fanny Gioria. Au premier janvier, l’opéra de la place de la République ouvrira à nouveau ses portes au public après trois ans et quelques mois de travaux. Cette seconde partie s’inscrit donc dans l’esprit du renouveau avec justement Le Chevalier à la Rose de Strauss annoncé les 29 et 31 janvier pour ce lever de rideau.

Le Samson et Dalila de Saint-Saëns, des 12 et 14 mars, n’est pas s’en rappeler qu’aux Chorégies d’Orange cet opéra est aussi à l’affiche l’été prochain. Autre ouvrage du répertoire avec Don Giovanni les 23 et 25 avril où Férédéric Roels se montrera sous les lumières comme metteur en scène. Une reprise pour les nouveaux venus puisque Debora Waldman sera au pupitre de direction pour cet opéra de Mozart. On reste dans le répertoire germanique pour clore cette saison avec La Chauve-Souris de Johann Strauss. Cette nouvelle production permettra de retrouver la soprano allemande Eleonore Marguerre qu’on avait pu apprécier dans la VIIIe symphonie de Mahler pour les 150 ans des Chorégies d’Orange, en 2019.

Ce qui n’a pas changé ce sont les partenariats avec d’autres associations culturelles amies comme Musique baroque en Avignon. L’Opéra accueillant le contre-ténor Jozef Orlinski le 28 septembre et le duo Renaud Capuçon, violon, et David Fray, piano, le 24 novembre. Le Théâtre des Halles, dirigé par Alain Timar fait aussi partie des partenaires, tout comme les Hivernales.

Au cours de la saison, la maison d’opéra accueillera des concerts de l’Orchestre régional Avignon-Provence, mais aussi des concerts qui permettront de retrouver entre autres le pianiste Adam Laloum le dimanche 8 novembre, mais aussi les deux sopranos avignonnaises Julie Fuchs et Ludivine Gombert. La première assurera le concert inaugural de la salle du centre-ville restaurée, ce sera le 20 janvier ; pour entendre la seconde, il faudra attendre le vendredi 4 juin où elle interprétera le Psaume 42 de Mendelssohn sous la direction de Debora Waldman.

Il ne faudrait pas faire injure à la danse qui est largement présente dans cette programmation, les curieux auront remarqué que de nombreux chorégraphes ont participé à Vaison danses les saisons passées. Qu’il s’agisse de Mourad Merzouki, Jean-Claude Gallotta ou Carolyn Carlson. Frédéric Roels a aussi fait confiance à génération montante avec Eugénie Andrin qui investira l’Autre Scène à Vedène le 14 novembre.

Bruno ALBERRO

 

Renseignement à Opéra du Grand-Avignon