Henri Georges a monté sa société : GH Production. Il en avait envie il l’a fait, même si les hasards ont finalisé ses papiers administratifs en mars dernier alors que commençait le triste confinement lié à la pandémie. Pas vraiment le meilleur moment pourrait-on penser quand on sait comme est mal la culture. Lui ne désespère pas en ayant sept dates à la salle Cortot et quelques une à la salle Gaveau pour présenter des pianistes pas ou peu connus en France. Avec un souhait que la peur s’évanouisse et que le public revienne dans les salles.

Rassurer ! Ce mot reviendra souvent au cours de cette conversation avec Henri Georges qui a fondé au printemps dernier GH Production. Les papiers l’autorisant à exercer comme producteur et comme agent sont arrivés dans sa boite aux lettres en mars dernier. Pas le meilleur moment direz-vous quand le gouvernement annonce dans le même temps un confinement général suite à une pandémie, la fermeture des établissements. Que faire alors quand on est gérant de société ? Prendre son mal en patience. Surtout quand comme Henri Georges on veut présenter des pianistes, pas ou peu connus en France, voire même des artistes français qui font leur carrière à l’étranger et qui jouent rarement ou pas à Paris.

Producteur c’est démarcher et convaincre. En regardant bien les affiches de la salle Cortot vous lirez sept dates entre le 16 septembre et 22 mars où le partenariat entre la salle parisienne et la société est mentionné : « Il y a des dates aussi à la salle Gaveau. Il y a une hiérarchie dans les salles à Paris. Le problème c’est qu’il n’y en pas de jauge intermédiaire. On peut remplir une jauge de 300 places mais on ne remplit pas les 2500 de la Philharmonie. »

Être producteur, c’est un travail de l’ombre, un travail d’écoute aussi envers ses musiciens : « Ce n’est pas rare qu’on se téléphone la veille d’un concert car l’artiste ne se sent pas bien. » Pour l’instant et tant que la situation n’évoluera pas favorablement, Henri Georges n’envisage pas de rallier de nouveaux pianistes, bien que certains soient dans ses tablettes : « Pour l’instant et au regard de la situation, ça ne m’est pas possible. » Avancer pas à pas et durablement, consolide son discours : « J’aimerais pouvoir garder longtemps ces artistes, surtout quand ils seront connus du grand public. Mais on ne peut pas savoir comment ça va se passer et quelles seront nos relations dans le futur. »

On pourrait penser que par les temps qui courent, la concurrence est rude entre producteur alors que les agendas sont serrés et que les annulations de derniers moments sont monnaie courante, comme cette ouverture avortée de la saison à l’Opéra de Nice : « Je trouve qu’il y a une grande solidarité entre producteurs et artistes. Nous sommes tous dans le même bateau et nous sommes conscients que nous en sortirons ensemble. »

Entre professionnels, certes mais en présence du public qui tarde à retrouver le chemin des spectacles : « Nous savons qu’il reviendra. Il faudrait cesser d’entretenir cette peur. Pour l’instant, il va voir les gens connus. C’est plus difficile avec des artistes comme ceux que je propose. Mais en attendant on doit le rassurer, lui dire que toutes les conditions sont remplies pour voir un concert en toute sécurité. C’est vrai que nous n’arrivons pas bien à comprendre certaines décisions, quand on voit qu’on est entassé dans le métro et dans le RER alors qu’il y a un siège sur deux dans les salles de spectacle. Il est important que les spectateurs reviennent. Les artistes ne peuvent se produire sans public et rien ne remplace le contact entre l’artiste et le public. »

Si d’aucuns pensent et avancent que la Culture est superflue, ils peuvent toujours se référer à Voltaire pour qui « Le superflu, chose très nécessaire ».

Bruno ALBERRO

 

Au programme de la salle Cortot

Un partenariat a été développé entre GH Production et la Salle Cortot avec 7 événements répartis au cours de l’année alternant jeunes artistes à l’aube de leur carrière et des talents confirmés :

  • Les 16 septembre et 1er octobre : Ali Hirèche ;
  • Le 25 septembre : Filippo Gorini ;
  • Le 14 octobre : Cedric Pescia ;
  • Le 16 novembre : Dimitri Malignan ;
  • Le 18 novembre : Vittorio Forte ;
  • Le 25 janvier : Gabriel Stern.

Renseignement à la Salle Cortot