Pour beaucoup d’artistes lyriques, la rentrée de septembre est synonyme de reprise de concerts ou de production. Pour la soprano Catherine Trottmann, ce rendez-vous du vendredi 18 septembre à 19 heures à Ménerbes en Vaucluse dans le cadre des Musicales du Luberon met entre parenthèse son agenda. Elle croise les doigts pour les contrats de ce début d’année 2021.

Si ce n’est pas de la déception, ça y ressemble. Alors de devoir biffer des dates de concerts sur son agenda il n’y a rien de drôle. Catherine Trottmann le vit à ses dépens, la soprano se réjouit que son concert du vendredi 18 septembre aux Musicales du Luberon, à Ménerbes soit maintenu : « En fait c’est le dernier à mon agenda, Ce que j’avais comme dates en octobre et novembre a été annulé. Mais ce ne sera pas mon premier récital, car j’ai pu chanter cet été. Avec cette deuxième vague d’annulation, je ne sais pas j’ai bien des dates, mais pour l’instant on ne sait ce qui va arriver. »

Elle attend les décisions des organisateurs pour cet hiver et le printemps, elle qui devait endosser la robe de Flora dans la Traviata à l’Opéra de Paris ou incarner Layla des Pêcheurs de Perle de Bizet au printemps. « On verra bien ! », soupire-t-elle.

Catherine Trottmann a mal vécu ce confinement et cet arrêt brutal dans sa saison auréolée d’une Victoire de la musique en 2017 : « Personne ne pouvait imaginer que tout pouvait s’arrêter ainsi. Je me suis dit que c’était le moment de faire avancer des projets. Et puis ça a été le black out total. Comme un état de choc. Il fallait prendre le temps de se relever de cette situation. »

La soprano assure que sa préoccupation n’est pas à ce qu’on oublie ou pas, ou que ce moment suspendu fasse jaillir d’autres voix qui parviendraient à l’effacer : « Ce n’est pas ma préoccupation. Je sais que la notoriété ça va et ça vient. Peu importe si je peux faire mon métier. »

Elle glisse qu’enfant, elle ne rêvait pas forcément des robes à paillettes et des costumes de scène : « Je voulais être institutrice. J’aime le rapport avec les enfants et j’ai mené des projets avec eux. C’est quelque chose que j’aurais pu faire. Avant de chanter, j’ai commencé par apprendre la flûte traversière, la musique était pour moi une évidence. »

Ce n’est pas pour autant qu’elle se voit dès maintenant enseigner le chant, ou comme d’autres qui ont organisé un festival pour combattre la morosité régnante ces derniers mois : « Un jour ou l’autre j’enseignerais, mais pour l’instant je ne suis pas dans cette démarche. Je suis plutôt sur l’instant présent. »

Cela n’empêche pas la jeune chanteuse de rêver, à des rôles par exemple : « Ce serait très masculin car j’aimerai interpréter tous les rôles de Don Giovanni de Mozart. J’aime beaucoup ces personnages. Je sais que Julie Fuchs a repris en récital l’air de Leporello qu’elle a adapté. Je rêve de chanter Elvira. »

Bruno ALBERRO

 

Photo crédit Alain Baudard

Renseignements à Catherine Trottmann

Au programme du 18 septembre Espace Gavron à Ménerbes

  • Mozart des extraits : Cosi fan Tutte et de Nozze di Figaro
  • Rossini : Le Barbier de Séville ;
  • Bellini : La Sonnambula ;
  • Delibes : Les filles de Cadix ;
  • Honegger : Le roi Pausole ;
  • Bernstein : Wide side story ;
  • Loewe : I could haved dancd all night ;

Renseignements aux Musicales du Luberon