Certains sportifs trustent les médailles dans le même concours, Ce peut être la même chose dans des concours de mélodies pour des artistes. Souvent les artistes font le parallèle entre leur préparation et  celle des sportifs de haut niveau. Ça se vérifie avec la soprano Maud Bessard-Morandas de retour avec trois prix au Concours international de mélodies des Saisons de la voix à Gordes : Prix des Saisons de la voix, Prix du Département de Vaucluse et Prix des Concerts au coucher du soleil d’Oppède.

Trois prix au dernier concours international de mélodies à Gordes de ce mois de septembre, organisé par les Saisons de la voix. Pas mal pour la jeune soprano colorature Maud Bessard-Moranda qui s’est rendu dans le Luberon, en Vaucluse, sans prétention : « Mon but au départ n’était pas de gagner mais de participer. Je me suis dit que ça me permettrait de chanter trois airs alors qu’habituellement on nous demande de chanter deux minutes. J’y suis vraiment allée pour me faire plaisir. Je me sentais détendue. Ça aide énormément dans le jeu de scène ou la diction des textes.» Comme un sportif gagne en étant relâché. En tout cas, ses lauriers lui permettront de donner trois concerts en Vaucluse qui s’ajoutent à la quarantaine qu’elle donne par an, bien qu’encore étudiante.

Elle considère que les concours ne sont pas indispensables pour mener sa carrière : « Mais ça permet de se faire connaître et de provoquer des rencontres. Je comprends certains de mes camarades qui ne veulent pas concourir, car ils n’ont pas envie d’être comparés. Je pense qu’en début de carrière, il est difficile de ne pas faire de comparaison. Ensuite, on sait que chacun de nous est unique. Je pense que si on aborde les concours décontractés, un peu comme un jeu, c’est différent, on n’a pas ce sentiment de bête à concours. Je ne vois pas mes camarades comme des concurrents. Pour ma part, j’ai concouru trois fois. Le résultat dépend de beaucoup de choses, de soi, mais aussi du jury. Il y a aussi la façon de s’exprimer devant le jury, la musicalité, la théâtralité.»

Maud Bessard-Morandas estime que ces trois lauriers vauclusiens ne la changeront pas : « J’essaie que pour chaque concert je sois dans l’authenticité et la vérité, je n’aurais pas plus de pression parce que je suis lauréate. Je pense que ça m’a va m’ouvrir des portes, car les concours des Saison de la voix est un concours reconnu et que je pourrais faire de nouvelles rencontres. J’ai pu aussi profiter aussi des conseils de Sophie Koch (NDLR la marraine du Concours des mélodies des Saisons de la voix), elle a pu me donner un retour.»

Comme beaucoup, Maud Bessard-Morandas sort de cette période de confinement : « On l’a plus ou moins bien vécu. On se dit au début que ça va donner du temps pour faire plein de choses. Je me suis dit : je vais me reposer, mais aussi me recentrer sur mon travail, me dire que je vais préparer ce rôle, corporellement, vocalement, moralement et physiquement. » Elle revient aussi à la comparaison avec les sportifs de haut niveau : « Il faut quand même s’entraîner et entretenir le corps intérieur pour garder la souplesse dans la voix et l’endurance. Le corps doit être entretenu, je respecte une hygiène de vie. Si je fais de temps en temps un écart, ça va, ce n’est pas grave. Mon souhait de faire carrière, je sais qu’il n’y en pas deux qui se ressemblent. La chose dont j’ai envie est d’être sur scène.»

En attendant, elle poursuit encore ses études. Diplômée d’un Master de direction de chœurs du Conservatoire National Supérieur de musique et danse de Lyon, elle ne manquera pas d’obtenir son master de chant lyrique à la Haute École de Musique de Genève en juin 2021.

 

 

Photo crédit Christel Mauve

Renseignement à Maud Bessard-Morandas