C’est la coqueluche du public. Au moins pour celui de l’opéra du Grand-Avignon. Le contreténor Jakob Jozef Orlinski a pu le vérifier ce lundi soir au cours de son concert à Opéra Confluence qui accueillait cette première date du festival Musique baroque en Avignon, cher à Raymond Duffaut, son directeur artistique. Pour le confirmer, il a suffi d’entendre les soupirs et applaudissements quand le chanteur a dégrafé le bouton de sa veste. Ce n’est pas l’hystérie des concerts de Claude François ou Johnny à cette grande époque mais ça y ressemble. Jozef Orlinski et sa capacité à hypnotiser ses dames et faire chavirer les cœurs. Contrairement à ses aînés des années Yéyé qui ont laissé des images de folies collectives, Orlinski est bien vivant et dans le public sous le charme les yeux pétillaient dès qu’il ouvrait la bouche pour une aria ou quand il entamait un pas de deux. Bougre ! il est vrai que l’artiste sait se tenir sur scène, en plus en artiste complet, il ajoute un charisme fou.

Une star à coup sûr, de tout juste trente ans, qui joue des bons mots, plaisante, jubile, séduit en alternant un peu de français dans beaucoup d’anglais. Mais dans les gradins, on avait fait le chemin pour écouter un chanteur. Encore là, il montre que sa notoriété est due à ses qualités vocales avant tout, avec une agilité déconcertante, se jouant des difficultés de la littérature, il s’est montré éthéré dans les aigus, aérien dans les graves. Cette facilité apparente n’est que le fruit d’un travail répété à l’envi. Le résultat est là sous les vagues incessantes d’applaudissements.

D’autant que pour le concert, où il était entouré de l’ensemble “Il Pomo d’Oro”, dirigé par Francesco Corti. Jozef Orlinski avait choisi un répertoire moins connu du grand public qu’il a puisé chez les pré-baroqueux italiens comme Cavalli (1602-1676) ou Giovanni Boretti (1640-1672) chantant les Empereurs romains. Il glissa ensuite vers les contemporains de Bach avec Bononcivi, Conti, Predieri ou Orlandini à qui il a emprunté l’air de Nerone, un autre empereur.

Mais le seigneur de la soirée du festival de Musique baroque en Avignon, c’était bien lui : Jozef Orlisnki.

Bruno ALBERRO

 

Au programme

  • Le samedi 11 octobre à Notre Dame des Doms : l’ensemble Jacques Moderne ;
  • Le mardi 24 novembre à Opéra Confluence : Renaud Capuçon et David Fray
  • Le dimanche 13 décembre à la collégiale Saint-Didier : Les Petits chanteurs de Saint-Joseph :
  • Le dimanche 24 janvier au Conservatoire : Les Nouveaux caractères ;
  • Le dimanche 14 mars au conservatoire : l’ensembre Sébastien de Brossard ;
  • Le dimanche 18 avril au Conservatoire : Florence Malgoire, Ronald Martin Alonso et Jean-Marc Aymes ;
  • Le samedi 12 juin au musée Calvet : Léa Dessandre, Thomas Dunford et l’ensemble Jupiter.

Renseignement à Musique baroque en Avignon