Un concert en décembre, un projet en janvier, des coups de gueule, un avenir incertain et chaotique. Telles sont la vie et les colères de Maria Luisa Macellaro La Franca, pianiste et chef d’orchestre, elle est remontée contre les conséquences de la situation qui pèse sur les artistes et prête à faire front.
Sa vie est en train de changer, mais la pianiste et chef d’orchestre Maria Luisa Macellaro La Franca restera du côté de Bordeaux. Changer de vie personnelle fait partie du quotidien de la musicienne, mais suivre aussi l’actualité qui entretient son sentiment de révoltée, quand elle assiste aux conséquences de la situation sanitaire sur la Culture. En tout cas, Maria Luisa Macellaro la Franca ne veut pas mourir sans baisser les bras. Son discours appelant à la révolte est aussi direct que sa baguette est agile.

Maria Luisa Macellaro la Franca, pianiste, est annoncé en concert le 19 décembre à La Seyne-sur-Mer.
N’interpelle-pas les masses avec des messages sur les réseaux sociaux, n’a-t-elle pas appelé dernièrement à un rassemblement devant l’Opéra de Bordeaux pour dénoncer l’incurie et l’incohérence de l’État dans la gestion de cette crise. « Il y avait beaucoup de monde, la presse, la télévision, on en a parlé. Le public est venu, mais il y avait peu d’artistes et peu de chefs d’orchestre. La plupart des artistes ne se mobilisent pas, ils ont peur de ne pas pouvoir travailler ensuite. C’est du chacun pour soi. Je pense qu’il faut avoir le sens des responsabilités et je les assume », analyse la musicienne sicilienne investie dans de nombreuses causes, comme la lutte anti-mafia. Elle se rebelle contre les dates annulées ou reportées, la misère psychologique et financière qui s’annonce : « C’est tout ce patrimoine qui va disparaître. On peut être 40 dans une classe de collège, mais on ne peut pas enseigner dans une école de musique à un seul élève. La même chose pour les restaurateurs, les cafés, les acteurs culturels. Il n’y a eu qu’un seul cas de Covid à Radio-France depuis un an. Il faudra comprendre que ce que fait un artiste est un métier et que les heures mentionnées ne sont pas la réalité, ça ne correspond à rien. Quand on travaille un concert huit mois pour un cachet de 500 euros, si on ramène au tarif horaire, c’est une misère. »
Maria Luisa Macellaro La Franca n’a aucune idée de la suite et de l’avenir : « Il y a six mois, on pouvait encore faire des suppositions. J’ai le sentiment de travailler dans le vide. J’avais une date à Bordeaux en janvier mais je prépare sans savoir ce que je vais faire. »
Elle n’est pas encore à envisager à changer de boulot : « J’espère. Mais j’ai une porte de sortie pour travailler dans l’immobilier. Mais à quarante ans, je n’ai pas envie d’oublier que ma vie est dans la musique. »
Maria Luisa Macellaro La Franca sait qu’il y aura un avant et un après la Covid 19 : « Il y aura chez les artistes aussi plus de pauvreté et plus de richesse et moins de personnes dans la classe moyenne. Les théâtres ont moins de moyens, certaines personnes ont abusé et profité du système. Pour ma part, au cours de ces huit mois, j’ai imité ce qui est ma vie. Je ne vis pas d’ailleurs, je survis et je ne sais pas ce que sera le futur. Je ne parviens pas à me projeter. J’ai gagné mon combat contre la maladie, ça montre ma grande force, et maintenant j’ai l’impression de m’être battue pour un avenir que je ne connais pas. »
L’avenir proche de Maria Luisa Macellaro la Franca est un concert à La Seyne-sur-Mer, le 19 décembre, où elle accompagnera la soprano Chrystelle Di Marco.
Renseignement à Maria Luisa Macellaro la Franca