Elle convient que ce sera difficile de remplacer la chaleur du public par le glacis d’une optique de caméra. Ce que vivra la chorégraphe Eugénie Andrin, invitée par le Ballet de l’Opéra du Grand-Avignon à imaginer L’Histoire du soldat d’après Igor Stravinsky. Le spectacle aura bien lieu mais sous forme de diffusion en direct, ce samedi 14 novembre à 16 heures, sur la chaine YouTube du Grand Avignon.

Faute de grives, on mange des merles. D’autres devises ou proverbes exprime la même chose pour inviter à profiter des occasions qui se présentent. Mais à défaut de grives, la diffusion d’un spectacle au lieu d’une production sur un plateau et devant un public attentif, c’est mieux que rien. Surtout pour l’artiste qui doit biffer ses dates au fur et à mesure qu’on avance dans la pandémie. Alors quand Frédéric Roels, le nouveau directeur de l’Opéra du Grand-Avignon, a proposé à Eugénie Andrin, que L’Histoire du soldat soit diffusé sur la chaîne YouTube du Grand Avignon, plutôt que purement annulé, la chorégraphe a sauté sur l’occasion et la joie de cette expérience n’est pas dissimulée.

Eugénie Andron photo crédit Alexandre Onimus

Eugénie Andrin participera à la captation de L’Histoire du soldat qui sera diffusé sur la chaîne YouTube du Grand-Avignon. En attendant une présentation sur scène, devant un public.  Photo crédit Alexandre Onimus

Eugénie Andrin ne veut surtout pas se satisfaire d’une captation par trois caméras ce samedi 14 novembre à 16 heures, sans s’investir à la réalisation. Elle s’est donné un autre but.   : « Je n’ai pas changé ou modifié la chorégraphie pour l’adapter à une captation, je vais par contre participer et m’impliquer dans le choix des prises de vue.

Nous aurons une répétition générale avec le réalisateur et je dirai que je veux ça en gros plan ou ça en plan large. Avec ce type de chorégraphie, trois caméras, c’est assez.  Ce qui est bien c’est que notre projet pourra être mené à terme. L’artiste est conscient que la donne a changé et la diffusion est une autre façon de voir le spectacle. Je suis consciente que pour l’Opéra d’Avignon, cette captation engendre des coûts supplémentaires. »

Elle est consciente que le glacis des optiques n’apportera pas la chaleur du public aux danseurs du Ballet de l’Opéra du Grand Avignon qu’elle a dirigés : « Devant un public, le danseur perçoit ses vibrations qu’il transforme en énergie. Ce qui va faire drôle, c’est de faire les saluts sans applaudissements. On peut souhaiter que ce spectacle soit repris, la captation servira de support pour montrer à des directions. Tout le travail aura été fait, tout est en place, on aurait juste besoin de quatre ou cinq jours avant la représentation pour se régler. »

Eugénie Andrin Photo crédit Alain Hanel

Eugénie Andrin a été invitée par l’Opéra d’Avignon à chorégraphier L’Histoire du soldat de Stravinsky. Photo crédit Laurent Castaingt.

La chorégraphie de l’Histoire du soldat est imaginée en se rattachant à la narration, de façon la plus juste possible : « On peut interpréter les intentions du créateur d’une œuvre. J’essaie d’être fidèle à mes inspirations qui sont nourries des intentions du compositeur. Je n’ai pas la prétention d’innover pour innover mais de rester fidèle à ce que je sais faire. »

Quand on lui parle danse, Eugénie Andrin répond évolution de son art. Elle est admirative de voir ce qui s’extrait des autres spectacles vivants. Pour sa part, elle aimerait bien que la danse entame sa révolution comme le cirque le fait depuis quelques années.

Bruno ALBERRO

 

Photo d’Alain Hanel

Au programme

L’Histoire du Soldat d’Igor Stravinsky

Renseignement à Eugénie Andrin