La pianiste sera en concert à l’Opéra de Toulon. Elle jouera dans une salle vide de son public le concerto n°2 de Mozart, fils. Une soirée captée pour la chaîne YouTube de la maison opératique varoise. L’Opéra de Toulon diffusera aussi ce concert du 28 novembre.
La pianiste Marie Vermeulin est invitée la 5 décembre par l’Opéra de Toulon.
L’Opéra de Toulon lui a proposé, elle a accepté. Quand on lui demande comment elle envisage ce concert dans une salle vide, avec l’œil de caméras comme témoin, la pianiste Marie Vermeulin glisse qu’il y aura un orchestre et un chef au pupitre de l’Opéra de Toulon et qu’elle ne se sentira pas seule pour interpréter ce 5 décembre le concerto n°2 de Franz Xaver Mozart, fils de l’illustre compositeur. Tous les musiciens sont là et il y aura un dialogue. Ce sera une sale close, pas une salle vide, nuance, la jeune artiste. « Mais la présence d’un public est inestimable, même si ça dépend des concerts, c’est lui qui donne aussi une énergie. C’est tout le mystère de l’être humain. Là, ce sera différent car c’est toute de même capté. C’est différent d’un enregistrement où on peut reprendre si ça ne convient pas. Il n’y a pas de montage. Je serais dans l’esprit du live, avec une seule prise de son. Il faut travailler ce concert, c’est la seule solution. »
Le concerto n°2 de Mozart, fils, dans l’esprit viennois
Elle aimerait que ce concert soit redonné en présence de spectateurs : « Je ne pense pour la saison suivante car elle doit être bouclée, mais revenir dans deux ou trois ans, ce serait bien. D’autant que c’est une belle œuvre. C’est un peu le tube du fils de Mozart, écrit dans l’esprit viennois. »
Cette modification de son agenda, les conséquences directes des annulations interrogent Marie Vermeulin : « Je regarde cette situation sous deux aspects, une de façon générale, une autre est plus personnelle. Je suis intermittent du spectacle, c’est une chance du point de vue financier, même si les indemnités ne reflètent les revenus des musiciens et que les organisateurs jouent le jeu. Mais tous les artistes ne sont pas dans ma situation. D’autant que tous les reports de dates entraîneront une année blanche. On mesurera dans trois ou quatre ans, les conséquences de cette année 2020. On va de plus en plus vers une pente descendante. Mais au-delà du problème financier, ce qui manque à l’artiste c’est de jouer, c’est essentiel pour lui. C’est différent de jouer chez soi et de jouer devant un public. »
Comme beaucoup d’artistes ou de quidams, Marie Vermeulin est passée par les phases différentes au cours du premier confinement : « Au début, je me suis dit que je vais en profiter pour préparer un répertoire. J’ai eu des phases de doute aussi, pourtant j’étais au milieu de ma grossesse, j’étais en pleine forme. J’ai enregistré un CD au mois de juin, inspiré par les oiseaux. Je reprends des pièces de Messiaen ou de Campo. Au deuxième confinement, je ne me plains pas parce que je peux profiter de ma petite-fille de deux mois. »
Cette fenêtre de bonheur familial, ne lui fait pas oublier la situation que vit la Culture en général avec les salles fermées : « Il y a les artistes, certes, mais aussi les agents qui ne sont pas sans difficultés et qui défendent nos droits. »
Au vu de ce qui se passe dans d’autres pays où les chanteurs, musiciens ou techniciens n’ont aucune aide, est-ce que Marie Vermeulin se montre favorable à une fédération européenne d’associations pour défendre le statut des acteurs culturels ? « Je crois qu’il y a un mouvement qui se met en place, mais je vais mieux me renseigner. Mais malheureusement l’actualité, c’est aussi des problèmes d’environnement, de changement climatique. »
Au programme à Toulon
- Samedi 28 novembre pour un concert de musique de chambre avec les musiciens de notre orchestre, au programme La Truite de Schubert
- Samedi 5 décembre pour le concert symphonique Mozart “Un Air de Famille”, dirigé par Fuad Ibrahimov, avec la jeune pianiste Marie Vermeulin qui interprètera le concerto n°2 de Franz Xaver Mozart (1791-1844).
Renseignement à l’Opéra de Toulon
