Géraldine Guidicelli est danseuse de tango. Elle est marseillaise aussi. Pour elle le lien entre la cité phocéenne, Buenos Aires et le tango est évident. Les trois pointes de ce triangle abritent l’humain d’abord. Elle sera sur la scène de l’Auditorium du Thor le samedi 9 janvier à 18 heures dans un hommage à Astor Piazzolla dont on célébrera les cent ans de sa naissance en 2021.

Tous les ans, avec son partenaire Julio Luque, Géraldine Guidicell, danseuse de tango, passe 3 à 4 mois en Argentine.
L’auditorium du Thor ouvrira enfin ses portes, après des travaux de remises au normes. La salle du département de Vaucluse devait d’abord ouvrir en décembre. Pris de cours par la pandémie, Pierre Guiral, son directeur artistique a dû repousser la coupe du ruban inaugural après des travaux.
Certes, cette ouverture ne sera pas en grand pompe ; il y a fortes chances que ce soit pour des caméras et non pour le public. Mais au moins la saison commencera avec ce lever du rideau qui se fera le 9 janvier avec un hommage à Astor Piazzolla, dont on célèbrera les cent ans de sa naissance. Qui dit Piazzolla dit tango. Sur le plateau, le quatuor Mosalini et le duo de danseurs Géraldine Guidicelli et Julio Luque. Dans ce couple sur scène comme à la ville, lui est argentin. On peut comprendre que le tango fasse partie de son univers. Elle, elle est marseillaise. C’est déjà moins commun. Pourtant, Géraldine Guidicelli trouve sans peine des similitudes : « Je trouve que Marseille et Buenos Aires se ressemblent. Ce sont des villes cosmopolites où l’humain est important. Et le tango raconte la vie des gens, leur mode de vie urbaine, des scènes de la vie quotidienne. Je vais passer trois à quatre mois par an en Argentine. »
C’est le tango qui est venu à elle. Alors qu’elle faisait de la danse, elle s’était inscrite à un cours de tango organisé par un théâtre marseillais : « Le théâtre était vétuste, il pleuvait ce jour-là. Mais dès les premières mesures, ça a été un coup de foudre. Aujourd’hui je pense tango, je parle tango, j’écoute du tango. »
Dire que Géraldine Guidicelli voue une admiration sans bornes à Piazzolla serait un euphémisme : « Il a fait le lien avec la tradition et le modernisme. Ce qui est exceptionnel, c’est qu’il s’est adapté à l’évolution de la société. Il s’est exprimé sur beaucoup de choses en revisitant le tango. Quand je vais en Argentine, je suis ébahie de constater tout ce que le tango peut apporter dans la vie des gens. »

Géraldine Guidicelli explique que pour les besoins de la captation, la chorégraphie laisse moins de place à l’improvisation.
La danseuse dit que Piazzolla ce n’est pas de la musique classique, au sens où d’aucuns l’entendent ou la jugent : « Il faut regarder ce qu’il a apporté au tango. C’est un innovateur. S’il l’a fait évoluer, c’est qu’il l’a beaucoup étudié. En particulier auprès d’Aníbal Troilo (1914 –1975) qui a été son maître. Le tango continue d’évoluer, il est plus international, mais il devrait conserver une forme d’authenticité. On ne peut pas évoluer si on ne connaît pas les racines. Le tango se voit dans la façon de marcher. Quand je regarde Casse-noisette par des danseurs de tango, je vois du tango. Quand je vois Noureev danser un tango, je ne vois pas un danseur de tango. Le tango, c’est aussi une façon d’être. »
Géraldine Guidicelli rappelle au besoin que Jean-José Mosalini a joué avec Astor Piazzolla, une fois encore la transmission artistique et culturelle se fera sur le plateau de l’auditorium du Thor.
La danseuse glisse que de se produire sous l’œil des caméras modifie le spectacle : « Ce sera plus précis. On devra adapter le spectacle aux prises de vue. Ça laisse moins de place à l’improvisation, car nous devons tenir compte des caméras. On est content de pouvoir se produire, tout en sachant que la présence du public est importante et essentielle, car on profite de son énergie ; et sur scène on ressent les émotions en direct. Ce sera étonnant de saluer sans les applaudissements. Ce sera un spectacle à moitié vivant. Il faudra parvenir à émouvoir que ce soit pour les danseurs ou les musiciens. Sans public, ce sera pour nous une expérience. »
Le coin vidéo
Où voir danser Géraldine Giudicelli ?
- Le samedi 9 janvier à 18 heures en direct de l’auditorium Jean-Moulin au Thor sur la chaîne YouTube du Département de Vaucluse.
Renseignement à l’Auditorium du Thor