L’auditorium Jean-Moulin du Thor propose son premier concert le samedi 9 janvier à 18 heures avec un spectacle hommage à Astor Piazzolla dont on fête les 100 ans de sa naissance. Il sera diffusé sur la Toile sur la chaîne YouTube et sur le site du Département de Vaucluse. Le compositeur argentin est reconnu pour avoir donné ses lettres de noblesse au tango. Le pianiste Diego Aubia fait partie du quatuor Mosalini, il parle d’un tango comme d’une façon d’être.

Le pianiste Diego Aubia se produira au Thor au sein du quatuor Mosalini, ce samedi 9 janvier.
Depuis la pandémie, le pianiste Diego Aubia n’est plus remonté sur scène. Alors cette date du samedi 9 janvier à 20h30 est celle du renouveau. Même s’il est peu probable que le public soit invité à l’Auditorium Jean-Moulin du Thor, le fait de présenter un spectacle qui sera diffusé en direct sur Internet suffit comme bonheur au pianiste : « Je ressens comme une frénésie, et c’est beaucoup de bonheur avec ce premier concert depuis la crise sanitaire. Depuis le mois de mars, toutes nos dates ont été annulées. Ce sera un moment très fort. Même s’il n’y a pas le public, on sait qu’il y aura des gens pour écouter. Ce sera une première expérience pour moi. Les artistes sont comme les sportifs on est obligé de travailler et de continuer à se préparer malgré cette situation difficile.»
Diego Aubia est argentin, il vit en France depuis quinze ans. Il dit que l’espagnol de son pays prend des accents italiens : « Quand je parle français, on ne dit souvent que je suis Italien. » Venir en France, comme l’a fait en son temps Astor Piazzolla, souligne Diego Aubia : « Quand il est venu à Paris, il était un musicien de tango Puis il a travaillé la composition avec Nadia Boulanger ; cette rencontre a été décisive pour la suite de sa carrière. Il a eu un rôle majeur dans l’évolution du tango. C’est un des plus grands compositeurs du XXe siècle. Il a su apporter d’autres influences venant de la musique classique ou d’autres histoires de la musique. Piazzolla a écouté Bach, on l’entend dans ses fugues et dans ses lignes de basse. Il y a aussi d’autres éléments comme l’harmonie.»
Le pianiste ne tranche pas pour classer la musique de Piazzolla soit dans la case populaire ou la case savante : « Cette musique est populaire, même si au départ, le tango n’est pas conçu pour la danse, mais il a su donner ses lettres de noblesse à ce genre musicale. Piazzolla en a fait une musique très écrite avec ses altérations. Aujourd’hui tous les grands orchestres jouent la musique de Piazzolla. On peut penser qu’elle peut amener le public à aller vers d’autres compositeurs comme Bach, ou Mozart, car elle est accessible. »
Il défend l’idée que le tango ne cesse d’évoluer et conserve des couleurs urbaines : « Le tango se rattache à Buenos Aires et à Montevideo, il montre cette culture argentine. Pour l’interpréter c’est mieux de connaître cette culture, mais ce n’est pas une condition sine quo non.»
Comme nombre d’Argentin, Diego Aubia a eu de la peine de voir partir l’autre idole sud-américaine, Diego Maradona : « Piazzolla n’est pas aussi populaire que Maradona. Comme pour tout Argentin, Maradona a provoqué des émotions très fortes et sa mort m’a touché. »
Le coin vidéo
Où voir jouer Diego Aubia ?
- Le samedi 9 janvier à 18 heures en direct de l’auditorium Jean-Moulin au Thor sur la chaîne YouTube du Département de Vaucluse.