Sophie Radley patiente pour remonter sur scène, la soprano vit en Angleterre dans le Kent, espère que dès ce mois de janvier elle pourra retrouver le chemin des répétitions et que le sud de son pays sera libéré du virus. En attendant, elle donne des cours et prépare ses rôles, comme celui de Tosca qu’elle affectionne.

Ce n’est pas si commun que les artistes anglais délaissent la langue de Shakespeare  pour emprunter sans accent celle de Molière. Sophie Radley fait partie du nombre. Elle glisse qu’elle a passé sa prime enfance en France, à Caen, avant de partir en Espagne où elle est arrivée à 15 ans : « En Espagne, je parle sans accent. C’est mon nom quand je le donne qui indique que je suis anglaise. » D’ailleurs, elle est retournée vivre dans son pays, dans le Kent, région sud de la Grande-Bretagne.

sophie Radley pianiste et soprano

Sophie Radley pianiste et soprano

Pour l’instant elle se partage entre le piano et le chant, avec le même délice, sans se poser la question du choix entre ces deux arts, tant que les propositions d’engagement se présentent : « Le chant a ma préférence. Mais j’adore donner des concerts de musique. Ce qui est important, c’est de chercher à toujours s’améliorer. » Certes pour l’instant, son agenda reste fermé : « J’espère qu’au mois de janvier, je pourrais recommencer à répéter. En Angleterre, ça dépendra des régions. Elles décideront de l’ouverture des théâtres qui comme partout sont fermés. Ce n’est pas facile, car j’ai deux concerts de prévus. »

Alors en attendant, elle continue de prendre des cours, ou elle en donne. On pourrait penser qu’avec cette pandémie, Sophie Radley aurait moins de travail, elle explique qu’il n’en ait rien : « Comme je fais moins de concerts, j’accepte plus de demandes. Cet été, j’ai animé une master-class en ligne de scénographie et d’interprétation pour des chanteurs. Plus de cours, c’est bien, mais ça ne remplace pas l’adrénaline de la scène. »

A côté des cours prodigués, Sophie Radley continue de se préparer vocalement : « J’apprends les rôles de Tosca et de la Force du destin. Ça m’aide. Travailler le piano et le chant ; c’est bien. Le piano est une réduction de l’orchestre. Le piano permet de comprendre ce que le compositeur a voulu dire.»

Elle ne se plaint pas de sa situation actuelle, du fait que le gouvernement apporte son soutien aux artistes : « Nous avons des indemnités qui sont à 80% de nos revenus de l’an passé. Pour les artistes, la situation est bien plus difficile en Espagne. »

Et puis dans le sombre de cette année, le bout du nez de sa fille, arrivé il y a un an, a éclairé sa vie et celle période sans deux de projecteurs : « Avec un enfant et deux chiens, vivre à la campagne, en fait je n’arrête pas. »

Un emploi de temps serré ne l’empêche pas de regarder de près l’actualité : l’évolution de la pandémie sur le plan professionnel, mais pour elle qui a vécu dans trois pays, qui parle quatre langues et qui a des notions dans deux autres, elle suit les événements à propos du Brexit, en éternelle discussion : « Je ne voulais pas, mais que peut-on faire ? Nous verrons ce qui va se passer. J’espère que des solutions seront trouvées. »

Bruno ALBERRO

 

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Renseignement à Sophie Radley