Le vendredi 5 février à 20h30, depuis la salle Opéra-Confluence, l’Orchestre national Avignon-Provence captera La Femme samouraï, une création de Pierre Thilloy. Ce spectacle sera chorégraphié par Chinatsu Kosakatani. La native d’Osaka est installée en Europe depuis l’âge de 15 ans. Sa danse s’inscrit dans les deux cultures.

chinatsu Kosakatini

chinatsu Kosakatini

Imaginez-vous, français à 15 ans, avec votre valise au milieu de l’aéroport de Tokyo, ne parlant pas la langue. Et malgré tout, votre intention est de rester car votre volonté est d’apprendre la danse Buto. C’est bien le chemin inverse, mais similaire, qu’a emprunté Chinatsu Kosakatani en décollant d’Osaka, la ville natale pour rejoindre le Royal Ballet d’Anvers avec comme seul motivation son désir de danser. Enchainer les pas de 2 et ceux de 4 ont forcé son destin : « Au Japon, j’avais commencé par la danse classique mais je voulais découvrir d’autres écoles. C’est la danse qui m’a conduite ici, mais pas forcément l’envie de venir en Europe. J’ai passé plus de la moitié de ma vie en Europe, c’est ici où je voudrais mourir.»

On peut imaginer que le quotidien n’a pas dû être simple, pourtant la danseuse nippone atténue : « Pour le travail et les répétitions, j’ai été aidé par la danse qui est un moyen d’expression, le langage du corps existe. Pour la vie pratique, le fait de ne pas connaître la langue, on apprend vite, car on est comme un enfant, on absorbe ce qu’on voit et ce qu’on entend et on apprend vite. »

Après la Belgique, Chinatsu Kosakatini ira découvrir d’autres écoles dans d’autres pays d’Europe pour apprendre  le néo-classique et la danse contemporaine. Une marche chorégraphique itinérante avant de rejoindre le Centre national chorégraphique de Roubaix dirigé par Carolyn Carlson. Si elle collabore toujours avec la chorégraphe qui vient d’être élue à l’Académie des Beaux-Arts, elle a aussi la propre compagnie qu’elle a appelé Ahimsa pour défendre ses propres projets. Alors où se situe sa chorégraphe nourrie à deux cultures : « Le spectre de la danse contemporaine est large, avec le jazz, le néo-classique… »

Chinatsu Kosakatini 4

Chinatsu Kosakatini 4

Dans la Femme samouraï, Chinatsu Kosakatani n’est pas partie de rien, puisqu’elle a disposait de la partition de Pierre Thilloy et de ses intentions : « Cette pièce devait être donnée l’an passé. De ce fait avec Pierre, nous ne nous sommes pas encore rencontrés. En général, j’aime bien quand la musique et la chorégraphie se créé en même temps. Ce sera donc différent mais il m’a donné carte blanche. C’est une composition en plusieurs étapes en lien avec les quatre éléments : Air, l’eau, la terre et le feu. Il y aura des couleurs japonisantes mais pas de clichés. Ce sera juste l’esprit. C’est une pièce contemporaine.»

Elle assure que ce spectacle ne verra pas de changement entre sa présentation devant un public ou comme ici devant des caméras : « Ce sera le même spectacle avec la même chorégraphie. Ce n’est pas un film. »

Quand la situation redeviendra normale, Chinatsu Kosakatini s’attèlera à son projet : « J’ai l’idée de travailler avec  des habitants, de n’importe quel âge et qui veulent danser, c’est incroyable ce que le corps est capable d’exprimer. On l’avait fait avec Carolyn Carlson, là ce serait avec ma compagnie. »

Impossible de converser avec un Japonais sans évoquer les Jeux Olympiques espérés à Tokyo cet été : « C’est une grande fierté que mon pays accueille les Jeux. C’est bien que tout soit fait pour qu’ils aient lieu. Actuellement le couvre-feu est à 20 heures, mais les bars et les restaurants sont ouverts. Mais je pense que les Japonais sont plus disciplinés que les Européens. » En 2025, ce sera sa ville natale qui sera sous les projecteurs en accueillant l’Exposition universelle. Autre événement international d’importance que Chinatsu Kosakataini commente : « Osaka, c’est la Marseille du Japon. »

Bruno ALBERRO

 

La Femme samouraï en bref

La Femme samouraï est une création du compositeur Pierre Thilloy, à la demande de l’Orchestre national Avignon-Provence avec lequel Pierre Thilloy est parti en tournée en Inde, en 2013. Elle sera diffusée le vendredi 5 février à 20h30 depuis l’Opéra Confluence à Avignon sur la chaine de la phalange avignonnaise.

La direction musicale a été confiée à Gast Waltzing. La chorégraphie revient à Chinatsu Kosakatini.

Renseignement à l’Orchestre national Avignon-Provence  

 

Le coin vidéo

Renseignement à Chinatsu Kosakatini