Matthias Courbaud vient t’intégrer les effectifs de l’Orchestre National Avignon-Provence, dirigé par Philippe Grison. Après un concours en plusieurs étapes où quelque 30 candidats s’étaient présentés, il rejoint le pupitre de contrebasse composé de deux titulaires. Ses premiers coups d’archets seront donnés en studio pour un nouvel enregistrement de la phalange avignonnaise.

Le contrebassiste Matthias Courbaud rejoint le pupitre vacant des deux titulaires de l’Orchestre national Avignon-Provence. La pandémie est passée par là si on en croit le nombre de candidats au concours. Trente ! C’est exceptionnel, c’est aussi un signe malheureux que les musiciens se posent des questions sur leur avenir. Quand les années précédentes ils pouvaient se satisfaire des cachets de concerts, là depuis un an ils font défaut. Lui-même n’a donné qu’un seul concert l’été dernier : « De ce fait, j’ai eu le temps de travailler. » A quelque chose malheur est bon.

Matthias Courbaud était face à 30 candidats pour obtenir ce poste de contrebassiste à l’Orchestre National Avignon-Provence.

A l’ultime phase du concours, ils étaient encore trois en lice, raconte le contrebassiste qui vivra sa première expérience comme titulaire dans un orchestre : « Nous avons comme épreuve une pièce  à donner en musique de chambre. La Première violon et le violoncelliste soliste m’ont fait un compliment et me disant qu’ils avaient mieux jouer. Ce qui est agréable aussi c’est d’avoir le retour du jury. »

C’est dire la place de pierre angulaire que tient la contrebasse dans un orchestre : «Quand tout se passe bien, la contrebasse, on n’y fait pas attention. Mais c’est le socle de l’orchestre. »

Matthias Courbaud n’était pas dans la fosse de l’Opéra Confluence pour la captation de La Femme samouraï, création de Pierre Thilloy qui aura lieu ce vendredi 5 février à 20h30 : « L’Orchestre avait dû prévoir ses musiciens. »

Pendant les épreuves du concours, il a pu apprécier Debora Walman, sa cheffe titulaire. Le musicien ne juge pas les qualités par une comparaison entre un chef homme ou femme : « J’ai un bon ressenti, elle est très énergique. »

Il aura le temps d’apprécier cette collaboration dans les jours qui suivent puisqu’il est prévu un séjour en studio du 15 au 20 février, où la phalange avignonnaise poursuit son cycle consacré aux compositrices. Comme chaque détail d’une partition est étudié il aura le temps de coudoyer son autre compère contrebassiste : « Ce serait bien de constituer une équipe qui marche, de pouvoir créer un son qui se mélange. Je vais découvrir comment il va jouer. »

Si on s’attend qu’un contrebassiste se partage entre musique savante et jazz, vous feriez erreur avec Matthias Courbaud. Lui a une attirance pour la musique de l’Est. Il explique qu’il accompagne une artiste grecque : Daphné Kritharas : « J’espère que je pourrais continuer à faire des concerts. »

Bruno ALBERRO

 

Renseignement à l’Orchestre national Avignon-Provence