En 2020, le festival Présence Compositrices avait été repoussé de mars à octobre. La directrice Claire Bodin a jugé qu’il valait mieux programmer l’édition 2021 aussi à l’automne. Elle a retenu les dates du 15 au 24 octobre, au théâtre Liberté à Toulon.

Exit le nom de Présences féminines, installée à Toulon, dorénavant toutes les structures et volets de l’association, sont regroupés sous le label Présence Compositrices. Avec en lettres d’or, sur son fronton, cette citation de Maddalena Casulana (vers 1544-vers 1590) :  «[Je] veux montrer au monde, autant que je le peux dans cette profession de musicienne, l’erreur que commettent les hommes en pensant qu’eux seuls possèdent les dons d’intelligence et que de tels dons ne sont jamais donnés aux femmes.»

Tout est maintenant rassemblé sous le même label, que ce soit le festival ou le centre de ressources qui permet de retrouver quelque mille compositrices et neuf mille œuvres. L’association s’investit aussi dans l’aide à la création, des résidences, mais aussi comme conseil auprès d’organisateur de festivals ou de soirées de musique classique qui veulent mettre en avant cette littérature féminine.

Présence compositrices construit aussi une banque de donnée couvrant toutes les époques pour donner envie à tout un chacun de découvrir celles qui ont charmé, ou charmeront les oreilles des publics, comme l’explique Claire Bodin, directrice de cette association, née en 2008. Elle fait suite à la fondation en 2006, de l’ensemble de musique de chambre “Les Bijoux Indiscrets”, qui mettait en avant les femmes compositrices du Moyen-âge à l’époque baroque. A ces dates-là, Claire Bodin tenait le clavecin dans cet ensemble à géométrie variable. Aujourd’hui elle ne se produit plus sur scène se consacrant pleinement à sa tâche : « Pour moi, c’est un vrai choix. Je ne me sens pas frustrée de ne plus jouer. J’avais plutôt été touchée quand j’avais découvert combien de compositrices et d’œuvres que je ne connaissais pas et même dont je n’avais jamais entendu parlées. Je n’en ai même jamais joué que ce soit au Conservatoire à rayonnement régionale d’Angers ou au Conservatoire national supérieur de Paris. Quand on demande de citer des noms de femmes qui ont composé, on cite Clara Schumann en premier, Fanny Mendelssohn en deuxième, un peu Lili Boulanger en troisième. Dans notre page Demande à Clara, on rassemble ces compositrices. Il y a un filtre. Les demandes d’inscriptions ne doivent pas être fantaisistes. Il faut qu’il y ait aussi un certain nombre d’œuvres écrites. C’est pour ça qu’entre la demande formulée et l’inscription il peut se passer quelques semaines. »

Ne la taxez pas de pensées sexistes, Claire Bodin vous répondra que ça lui est complètement égal : « Il y a un tel retard entre la reconnaissance des compositrices et celles des compositeurs. Je pense qu’il est au contraire tout à fait légitime de les promouvoir. Il est temps de faire bouger les lignes et pour les pouvoirs publics c’est un vrai sujet. »

Elle cite les travers de l’Histoire qu’on subies les auteures féminins du haut Moyen-âge quand elles étaient reconnues comme musiciennes et artistes, mais que les périodes successives plus machistes ont oubliées.

 

 

Renseignement à Claire Bodin