L’agence Limelight Artists organise un concert qui sera diffusé en direct sur Facebook le vendredi 26 février à 20 heures. Sophie Duffaut a invité la soprano Jennifer Michel à rejoindre cette troupe d’un soir.

Bien lui en a pris. Ce retour à la campagne pour la soprano Charlotte Bonnet lui a permis de vivre au mieux ce confinement. Comme ses collègues, elle est privée de scène en France tout du moins. Faute de l’entendre en vrai on pourra la voir sur la Toile, ce vendredi 26 février à 20 heures sur la page Facebook de son agent Sophie Duffaut qui dirige Limelight Artists. Si la soprano a passé quelques jours en Aveyron, berceau de sa famille, elle demeure dans le Limousin après avoir passé deux ans en Région parisienne : « C’est un choix de vie et je ne me voyais pas élever mon enfant dans une grande ville. Il est vrai que mon métier me fait voyager dans ces grandes villes, mais quand je reviens chez moi, j’apprécie encore plus la nature. »

Une série de confinement vécue différemment

La série de confinement est analysée différemment par Charlotte Bonnet. Le premier datant un an en arrière, elle a bien vécu cette parenthèse en profitant de son fils : « Je ne devais le voir que deux semaines en quatre mois, pour une maman, c’est toujours difficile. Les autres confinements ont été plus difficiles à avaler, mais malgré tout on est obligé d’avancer. Du coup j’ai appris des rôles du répertoire comme Don Pasquale, Faust. J’ai surtout pris conscience qu’on n’était pas si essentiel que ça. Cette décision politique a été déstabilisante et a mis les artistes à rude épreuve. »

Imaginez alors tout son plaisir de se retrouver sur scène avec un piano, et une mise en espace réalisée par Nadine Duffaut : « Ces deux jours ont été intenses. On tellement heureux qu’on donnait tout ce que nous avions. En deux jours on avait l’impression d’avoir fait une production d’un mois. Ça montre que le chant est d’abord physique et mental et qu’il faut s’entraîner et conserver son endurance.»

Après ce concert, Charlotte Bonnet retrouvera sa maison dans le Limousin. Ce partage entre ville et campagne, elle en trouve l’image dans le Ying et le Yang : « D’un côté j’ai besoin de ce côté plus terre à terre, plus animal, avec ses réalités et de l’autre côté ce côté plus artistique. Cette relation aussi avec les collègues, qui peuvent devenir des amis,  est aussi vraie. Je viens d’une famille de musiciens. Mon père était directeur de l’école de musique qui était à 50 mètres de chez moi, c’était ma deuxième maison. »

Initiée à la musique dès la tendre enfance

De ce monde musical, Charlotte Bonnet en a été initiée dès la prime enfance. Sa grand-mère n’était-elle pas chanteuse lyrique à l’opéra comme à l’opérette : « A 92 ans, elle donnait encore des cours de chant. Je me sens héritière. J’ai été initiée jeune, depuis la naissance, mais on ne m’a forcée. » Elle raconte qu’elle a fait ses gammes avec le jazz.

De son enfance aveyronnaise, Charlotte Bonnet en a gardé des amitiés fortes : « Elles sont toujours étonnées de ce que je fais. Mais surtout il n’y a pas de hiérarchie entre nous. Les liens sont restés très forts. En fait elles dépendent de la relation et aucune de mes amies ne voient dans mon métier un côté aristocrate. Toutes font des choses intéressantes et passionnantes. Et puis on peut parler chiffon. A côté de la scène, les chanteurs ont une vie. »

Bruno ALBERRO

 

Où entendre Charlotte Bonnet ?

  • Le 26 février à 20 heures sur la page Facebook de Limelight artists, avec Charlotte Bonnet ; Jennifer Michel ; Caroline Mutel ; Mikhaël Piccone ; Olivier Déjean et Mathieu Pordoy.

Renseignement à Limelight Artists