​Julie Gebhart devait chanter à Beyrouth au Liban ce 9 avril, pour interpréter une création de Qoutayba Neaimi ; son voyage est différé en octobre. La soprano belge réside à la Chapelle de la Reine Elisabeth où elle donnera un concert en ligne, cette fois, à voir à partir du 29 avril. La cantatrice défendra sa création autour de pièces de Granados. Ce sera  au festival de Santander, en Espagne.

Julie Gebhart confie avoir plus mal vécu le deuxième confinement où se sont succédé les annulations de ses concerts.

Elle se faisait une joie d’aller chanter ce 9 avril, la création de Qoutayba Neaimi avec l’Orchestre national du Liban, ce sera partie remise au mois d’octobre pour la jeune soprano belge Julie Gebhart. Elle aussi en panne de concerts, même si elle doit enregistrer un récital pour chant clarinette et piano, ce 27 avril à la chapelle Reine Élisabeth à Bruxelles, où elle est en résidence. Comme beaucoup d’artistes, la scène et le public lui manquent, même si elle se considère mieux lotie que d’autres artistes indépendants de son pays qui viennent de sortir d’école, ou qui n’ont pas fait le nombre de concerts suffisants, fixés à 10 pour l’année 2019 : « J’ai eu de la chance, j’ai obtenu le statut d’artiste trois jours avant le confinement. C’est plus difficile à obtenir que le statut d’intermittent en France, mais ensuite il est plus facile à garder. Mais dans les trois provinces, c’est différent : à Bruxelles, c’est là où les artistes sont le plus protégés ; en Wallonie, il n’y a pas d’aides. »
Le premier confinement, Julie Gebhart dit l’avoir bien vécu : « Je sortais d’une période intense, j’avais prévu de prendre des vacances au mois d’avril. J’ai profité de prendre du temps pour moi, de travailler la voix et de nouvelles œuvres. En été, j’ai pu assurer des concerts de dernières minutes alors que des festivals avaient été annulés rapidement. Le deuxième confinement a été plus difficile. J’ai ressenti une déception de voir des projets qui me tenaient à cœur reportés ou annulés. »

« Quand j’avais dix-huit ans, je n’ai pas osé dire que je voulais vivre de la musique et du chant. »

En découvrant la chant, Julie Gebhart a su qu’elle vivrait pour la musique.

A l’instant où elle a découvert le chant et qu’elle pouvait prendre des cours, Julie Gebhart savait qu’elle voulait devenir professionnelle. Mais si le métier fait rêver quand on a seize ans, ce n’est pas si facile à avouer à ses amies ou à sa famille, raconte la jeune femme : « Quand j’avais dix-huit ans et que notre professeur nous a demandé ce que nous ferions plus tard, j’ai répondu que je voulais être chirurgienne. Je n’ai pas osé dire que je voulais vivre de la musique et du chant. A cet âge, et qu’à chaque fois que nous parlions de la musique comme un métier avec des amis de mes parents, j’avais un retour négatif. Quand je suis allée voir un conseiller d’orientation, il m’a répondu : oublie, ce n’est pas un métier. Quand avec mes amis ont su un an après le bac que je faisais du chant, ils étaient contents pour moi. »
Cette envie de vivre de la musique, Julie Gebhart ne l’a pas ressentie en débutant le piano à cinq ans : « Mes parents étaient mélomanes, mais ils n’écoutaient pas d’opéra. Le premier opéra que j’ai entendu, j’avais quatorze ans, il y avait José Van Damme. A quinze ans, je ne pensais pas être artiste, je me voyais médecin ou un autre travail pour aider les gens. A seize ans, j’ai suivi un stage où il y avait des jeunes musiciens ou chanteurs. Je ne savais pas que le chant faisait partie de l’apprentissage de la musique classique. J’ai su que je voulais chanter et j’ai pris des cours de chant. »

Bruno ALBERRO

 

Où écouter Julie Gebhart ?

  • Le 27 avril ​à l’Artist Diploma at Queen Elisabeth Music Chapel en récital avec Philippe Riga
  • Le 12 juin au Centre culturel d’Uccle Enrique Granados, L’Artiste retrouvé
  • Les 27 et 28 août à La nuit des Chœurs de Villers-la-Ville concerts avec le Vox Anima Choir.

Renseignements à Julie Gebhart https://www.juliegebhart.com/

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