Sarkis Paloyan se présente comme musicien. Après avoir joué du piano, de la trompette, du trombone ou de l’orgue, il se consacre maintenant à l’écriture et à la direction d’orchestre. Il se rend souvent en Pologne où il aimerait bien s’installer et quitter la France envers laquelle il énonce quelques griefs.

Sarkis Paloyan

Sarkis Paloyan joue au tennis de table. Il trouve une similitude entre la pratique muisicale et le sport. le tennis de table l’aide dans sa gestuelle de chef d’orchestre.

Musicien, c’est ainsi que se présente Sarkis Paloyan. Comment dire autrement quand on a commencé par le piano, avant de s’attaquer à la trompette pour passer au trombone ou à l’orgue. De passer d’interprète à la direction d’écoles de musique ou d’ensembles vocaux ou de festival et de se consacrer à l’écriture que ce soit de partitions ou de poésies. Ce qui ne l’empêche pas de conserver sa liberté de paroles et de ton, quitte à se faire quelques inimitiés.

Sarkis Paloyan n’a pas la langue dans sa poche. A quelque 70 ans, il ne passe par quatre chemins pour dire ce qu’il a sur le cœur. Il se dit prêt à quitter notre pays, ne trouvant plus son compte : « J’ai assez donné pour la France, elle est foutue. Il lui faudra cent ans pour se reconstruire. Ma carrière est en Pologne. » Ce n’est pas le seul grief envers nos décideurs, en particulier il rouspète pour la crise sanitaire imposée : « Nous vivons une direction fascisante. Tout un peuple a été berné. Il se sent protégé et installé confortablement derrière un masque ou par un vaccin. Les gens se compliquent bien la vie, c’est facile quand on est apeuré. On est heureux quand on ne se plaint pas. Là, nous sommes dans une situation rétrograde. Il faudra 100 ans pour comprendre que nous avons été bernés. »

Pour bien montrer sa rancœur envers son pays natal, Sarkis Paloyan s’est attablé à l’écriture d’un livre où il raconte son aventure, en particulier avec la ville de Toulon et son final tumultueux. «Le livre, c’est mieux qu’un procès. Un procès, ça ne sert à rien. Ce sera bien plus simple d’écrire cette histoire », résume-t-il. Il n’est pas en colère après les écoles de musique puisqu’il enseigne la direction d’orchestre au Conservatoire à rayonnement régional de Lyon et qu’il s’occupe des jeunes de l’Orchestre au sein du CRR.

Il dirigera “Mare Nostrum, poème symphonique”

Sarkis Paloyan

Sarkis Paloyan dirigera “Mare Nostrum, poème symphonique” où il évoque la mer Méditerranée

C’est d’ailleurs en Pologne qu’il est attendu en septembre pour donner “Mare Nostrum, poème symphonique” où il évoque la mer Méditerranée.

C’est par la direction d’orchestre qu’il s’est rendu en Pologne ou en Ukraine et de nombreuses fois pour diriger ses œuvres. En particulier pour les cuivres : «J’ai écrit des concertos pour trompette, trombone. Quand j’écris j’aime bien distribué à des instruments délaissés, comme des passages pour alto ou cor. Il faut penser à faire des propositions pour tous les instruments. »

Là, il travaille à un concerto pour guitare, dédicacé à un musicien péruvien : « Normalement, on devrait le jouer à Lima. L’écriture est un partage avec le soliste. Il faut voir si c’est confortable pour lui quitte a faire des modificatifs. »

Il explique qu’il compose au piano : « Sans doute parce que j’ai commencé la direction d’orchestre à quinze ans, mais quand je compose j’entends l’orchestre tout de suite et je vois les palettes de couleurs, je pense à l’équilibre de l’orchestre. »

Sarkis Paloyan évoque l’égo de l’artiste : « C’est une question de personnalité. On parle souvent d’égo dans la recherche de la perfection. » Le compositeur se dit sensible aux impressionnistes : « J’ai des influences venant du folklore. » En particulier de son pays d’origine, l’Arménie : « Je me ressource naturellement. »  Pour lui, si les compositeurs actuels ne sont pas assez entendus, c’est que le problème est ailleurs, dans le principe même des commandes institutionnelles : « Quand on sait le montant de certaines commandes passées par l’Etat, il n’y a pas de places pour les autres. Le compositeur aujourd’hui n’est pas encouragé. Il faudrait que les directeurs proposent plus de création, mais ça coûte cher. S’il proposait une œuvre, on verrait ensuite si le public approuve ou pas. Ce que je reproche, c’est que souvent dans la musique contemporaine on met la charrue avant les bœufs. Qu’il est important de développer la culture générale et que ça passe par l’étude des arts et non d’un art. En s’intéressant à plusieurs disciplines artistiques, on perçoit des vibrations différentes.»

Bruno ALBERRO

 

Renseignement à Sarkis Paloyan

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