Pour le retour du public dans les salles, l’opéra Grand-Avignon recevra le chorégraphe grenoblois Jean-Claude Gallotta qui a repris “L’art d’aimer” avec le Ballet de la maison opératique. Un chorégraphe n’est jamais seul, cette fois il a confié la préparation à Béatrice Warrand, une de ses assistantes. Une évolution pour l’ancienne danseuse marquée par la vie.

Béatrice Warrand a essentiellement dansé pour la Ballet Jean-Claude Gallotta.
Béatrice Warrand a passé toute sa vie artistique dans la compagnie de Jean-Claude Gallotta, de 16 à 50 ans, c’est un long bail. Elle a passé trois semaines à Avignon pour préparer le Ballet de l’Opéra Grand-Avignon à interpréter “L’art d’aimer” qui sera donné ces 22 et 23 mai à l’Opéra Confluence : « C’est une recréation, il y a deux ans, il m’a demandé d’être son assistante. Pendant trois semaines, j’ai travaillé avec les danseurs avant l’arrivée de Jean-Claude pour finaliser les choses. C’était très intéressant car le ballet est plus classique que contemporain. Les danseurs étaient très en demande, et on s’est fait confiance. Avec Jean-Claude, on travaillait en visio, il me montrait les pas qu’il attendait et que je faisais répéter. C’était assez facile de décrypter ses intentions, comme je connais bien son travail et sa personnalité. »
On pourrait penser qu’elle a quelques regrets de ne plus être sur le plateau, mais elle s’en défend : « Pendant toutes ces années, j’ai été comblée artistiquement. De 16 à 52 ans je n’ai eu que du bonheur et je n’ai pas de frustration. »
Plus tard dans la conversation, Béatrice Warrand confiera que la maladie sournoise a bousculé sa vie et ses intentions et qu’il a fallu se refaire une vie : « Jean-Claude ne m’a laissé tomber, il m’a proposer d’être son assistante. L’histoire avec la compagnie continue en m’adaptant à une nouvelle vie. Je reste dans la transmission, mais elle est différente. »
« Je préfère être au service du chorégraphe »

Béatrice Warrand juge l’arrivée du hip-hop est intéressante pour l’évolution de la danse.
On pourrait imaginer qu’elle puisse créer sa compagnie et exposer son travail, mais ce n’est pas le cas : « Je n’en ai pas eu envie. Je préfère être au service du chorégraphe. » Ce qui n’empêche pas Béatrice Warrand d’avoir un regard sur le monde de la danse aujourd’hui, elle a qui a vécu le renouveau dans les années 1980 : « Il y a un point positif et un point négatif de cette évolution. Il y a eu un boom dans ces années-là, c’était génial avec beaucoup d’énergie et les danseurs avaient du travail. Ce n’est plus le cas car il y a de moins en moins de travail. Et les danseurs sont moins protégés que les musiciens, pourtant danser nécessite de la rigueur et c’est le résultat de beaucoup de travail. Beaucoup de danseurs se dirigent vers l’enseignement sans avoir travaillé dans des compagnies. Quand on n’a pas dansé c’est plus difficile de transmettre une passion. Ce qui est intéressant est l’arrivée du hip-hop. Et qu’on trouve plus de mélanges de formes. Pour certains chacun doit rester dans ses cases : classique, contemporain, etc. La richesse d’un interprète est de pouvoir dire plein de choses, mais pas que dans un style. »
Si la danse prend une place importante dans son mode d’expression, Béatrice Warrand collabore aussi au projet « Nos Dames », où elle est assistante à la mise en scène. Un spectacle interprété par le contreténor et danseur Théophile Alexandre et le quatuor Zaïde.
Photo crédit
Où voir le Ballet Jean-Claude Gallotta ?
-
Le ballet JC Gallottas est à Avignon. Crédit photo : Anthony Beignard
Les samedi 22 mai 19h00 et dimanche 23 mai 14h30 à l’Opéra Confluence du Grand Avignon sera présenté L’art d’Aimer » une re-création de Jean-Claude Gallotta. Le chorégraphe installé à Grenoble a travaillé avec le Ballet Grand Avignon et l’Orchestre nationale Avignon-Provence, placé sous la direction d’Andrea Sanguineti.
Renseignement à l’Opéra Grand Avignon