Pour ce retour du public dans la salle de l’Opéra Confluence, l’Orchestre national Avignon-Provence accueille le pianiste Guillaume Bellom qui remplace Nicholas Angelich, qui d’ailleurs était son professeur à l’École nationale supérieure de Paris. Il jouera le Concerto n°5 pour piano et orchestre de Camille Saint-Saëns sous la direction de Debora Waldman. Arvo Pärt et Félix Mendelssohn complètent ce programme.
Il est dommage que la salle de l’Opéra Confluence soit limitée à 35% de sa jauge pour accueillir le pianiste Guillaume Bellom ce vendredi 28 mai à 19 heures. Il remplace Nicholas Angelich normalement à l’affiche. Il a choisi d’interpréter le Concerto n° 5 de Camille Saint-Saëns. A la baguette Debora Waldman la cheffe titulaire de l’Orchestre national Avignon-Provence. Elle se réjouit de ce retour des spectateurs même si elle ne veut pas se projeter à l’excès pour ne pas déborder d’émotion : « Je vais essayer de faire abstraction de la présence des spectacteurs. Les artistes, on existe pour donner et pour recevoir. Mais on ressent en nous aussi cette spontanéité et avec l’émotion cette forme de naïveté, quelque chose de vrai. C’est incontrôlable. »

Debora Waldman est la première cheffe d’orchestre titulaire. Depuis, un exemple suivi à Nancy et en Picardie.
Autre moment de vérité quand on partage la scène avec un pianiste reconnue comme comme Guillaume Bellom, le chef d’orchestre n’est-il pas moins mis en avant ? « Je ne joue pas la star, le chef est au service de la musique et des musiciens. Avec le soliste, on se rencontre avant la répétition pour avoir une idée de ce qu’on peut demander à l’orchestre. J’ai un grand respect pour les solistes. Le but n’est pas d’imposer mes vues sur la partition. Ça peut arriver que je donne des conseils, avec de jeunes musiciens, si je sens que ce n’est pas la bonne lecture de l’ouvrage. Ils étudient depuis longtemps le morceau. Le soliste ne doit pas être en difficulté tant physique que musicale. C’est lui qui choisit le tempo. Le chef est là pour réussir l’alchimie entre la mélodie, le soliste et l’orchestre. »
Ce retour devant le public ne lui fait pas oublié cette première saison à la tête de l’Orchestre vauclusien : « Nous avons bien travaillé dans des conditions atypiques. Nous avons réussi de belles choses. Ce sont des captations, des enregistrements mais sans public. »
En prenant la baguette de cheffe titulaire, l’Orchestre Avignon-Provence se voyait attribuer le label “national” au lieu du précédent label “régional”. Debora Waldman a-t-elle ressenti un changement au sein sa phalange : « Ce sera sans doute différent quand les spectateurs reviendront. Mais déjà je sens chez les musiciens plus de fierté et de plus en plus une envie d’exigence.» La directrice musicale se réjouit aussi de l’arrivée de nouveaux musiciens qui ont remplacé les postes vacants : « Le choix se fait à l’aveugle, ils jouent derrière un paravent. Ensuite quand ils sont retenus, le chef de pupitre les accueille et les conseils. Dans un orchestre, il existe une hiérarchie à respecter. Cette hiérarchie est liée à une tradition. »
Debora Waldman signe son premier livre “Le symphonie oubliée”
Si Debora Waldman a été la première femme cheffe titulaire en France, elle a été rejointe depuis, que ce soit à la tête de l’Orchestre de Picardie ou à l’Orchestre de l’Opéra de Nancy : « Je m’en réjouis, la France avait un peu de retard.»
Après le concert de ce 28 mai, Debora Waldman dédicacera son premier livre à l’Opéra Confluence. L’ouvrage est sorti, ce mois de mai, chez Robert Laffont sous le titre de “La symphonie oubliée”.
A côté de la musique et de ces projets autour des femmes compositrices, Debora Waldman s’est consacrée à la rédaction de ce livre qu’elle a coécrit avec Pauline Sommelet. Un travail commencé il y a trois ans : « C’est un récit à propos de la compositrice Charlotte Sohy. Le 1er juillet, je vais enregistrer la symphonie de Charlotte Sohy, avec l’Orchestre national de France. »
Où voir diriger Debora Waldman ?
- Le vendredi 28 mai à 19 heures, à l’Opéra Confluence à Avignon où elle dirigera le pianiste Guillaume Bellom. Au programme Arvo Pärt ; Camille Saint-Saëns et Félix Mendelssohn.