Marc Geujon se partage entre le pupitre de trompette comme super-soliste à l’Orchestre de l’Opéra de Paris ou comme professeur. Il vient de sortir un disque chez Indésens où il reprend comme concertiste les grands classiques de son répertoire.

Le hasard du calendrier ? la sortie de confinement ? cette période qui a permis de monter des projets ? En tout cas, avec le CD The Classical concertos de Marc Geujon, c’est le second consacré à la trompette que sort le label Indé Sens. Il se trouve dans les bacs en même temps que celui d’Olivier Anthony Theurillat.

Le trompettiste Marc Geujon. Photo crédit Cyrius Allyar

Le trompettiste Marc Geujon. Photo crédit Cyrius Allyar

Marc Geujon a enregistré les grands classiques de son répertoire avec l’Orchestre symphonique de Mulhouse, sous la direction de Jacques Lacombe. Si dans ce premier volume on peut retrouver Haydn, Hummel, Neruda ou le contemporaine Gouinguené, un autre CD est à venir où une part belle sera laissée aux compositeurs actuels. Il cite entre autres le compositeur Alexander Arutiunian ou les Canadiens Jacques Hétu et John Estacio. En tout Marc Geujon aura gravé huit concertos en quatre jours et demi. Les initiés apprécieront la performance.  Lui minimise en mettant l’accent sur la préparation : « Toute la période de confinement, j’ai pu jouer six heures par jour. Cette période a été propice à préparer ces projets. Et puis dans cette période de confinement il y a eu beaucoup d’artistes qui ont mené des projets et que ceux-ci sortent maintenant. »

Marc Geujon ne voient pas d’ombres avec ces sorties de disques concomitantes : « Il n’y a pas de concurrence entre musiciens. En plus Olivier Anthony est un super trompettiste. Son disque est intéressant dans un style différent. Le mien présente des concertos classiques. »

Ses goûts sont éclectiques de Haydn aux compositeurs du XXIe siècle. Si les cuivres et les bois en général sont moins sollicités que les violons ou pianos comme concertistes, Marc Geujon retient l’intérêt du public quand il entend une trompette ou une clarinette : « A chaque fois la réception du public est excellente. La trompette, ça marche partout. Je pense qu’il y a une réticence des programmateurs ou c’est pour nous demander le Concerto de Haydn. Souvent je dis d’accord pour le Haydn mais je joue aussi ce concerto ci ou ce concerto là. Celui de Tomasi fait partie des classiques, on ne l’entend pas souvent mais il est plus joué que celui d’André Jolivet. En deux ou trois ans, j’ai dû le jouer une quinzaine de fois. »

Jazz et Maurice André, monument tutélaire font partie des images populaires de la trompette. Si Marc Geujon aime écouter du jazz, il n’en joue pas, question de goût. Quant à Maurice André, on perçoit l’admiration de Marc Geujon pour son aîné : « Il a révolutionné notre instrument et les vents. Il a pris une place qui n’existait pas au moment de l’événement du disque. Il y a eu aussi ce Grand Echiquier de Jacques Chancel où il était invité. Maurice André, c’est une carrière incroyable. Ce n’est pas l’arbre qui cache la forêt. Grâce à lui, beaucoup de jeunes comme moi ce sont intéressés à la trompette. »

Il note que le monde de la musique a changé que l’image prend de plus en plus d’importance : « Nous pensions que les instrumentistes n’étaient concernés par l’image, qu’ils n’étaient moins un produit de marketing. Certains sont poussés pendant une période et ensuite on n’en entend plus parler, ils ne passent même pas les concours internationaux. Maurice André a été reconnu vers quarante ans. »

Bruno ALBERRO

Renseignements à Marc Geujon

Le coin CD

Le trompettiste, titulaire du pupitre de super soliste à l’Orchestre de l’Opéra de Paris vient a enregistré The classical concertos pour le label Indésens. Cette fois, il a collaboré avec Jacques Lacombe à la tête de l’Orchestre symphonique de Mulhouse pour graver quatre concertos pour trompette et orchestre. Des standards de ce répertoire puisé chez Jan Krititel Jiri Neruda, Christian Gouiguené, Joseph Haydn et Johann Nepomuk Hummel.

Renseignement à Indésens

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