L’Opéra Confluence du Grand Avignon a présenté « La Chauve-Souris » de Strauss pour cette fin de saison lyrique. Cette production sera reprise à Toulon pour la fin de l’année. Un spectacle qui fait du bien, où tous les protagonistes s’amusent et amusent dans cette mise en scène soignée de Jean Lacornerie, avec l’actrice Anne Girouard donnant le ton pour distiller humour et fantaisie dans cette opérette viennoise.

Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas la gentille soprano, ou le doux ténor, voire le méchant baryton qui sortent sous les slaves d’applaudissements. Cette fois, c’est la narratrice. Il est vrai qu’Anne Girouard a tout donné dans cette mise en scène de Jean Lacornerie qui s’est vu confier La Chauve-Souris de Strauss. Cette opérette était présentée à Avignon pour cette fin de saison avant d’aller à Toulon pour les fêtes de fin d’année.

Elle devrait séduire les amateurs lyriques de la rade, tant il y a de combinaisons d’inventivités. Çà commence avec la présentation des protagonistes de  l’ouvrage qu’on l’on voit dans les tableaux comme une galerie de portraits. Pour rendre compréhensible l’ouvrage original écrit en allemand, le metteur en scène utilise l’actrice voix chorale pour peindre l’argument. Et Anne Girouard amuse et s’amuse à camper tous les personnages. Certes sa performance doit être saluer, mais nous sommes quand même chez Strauss et il faut des voix.

Si Jean Lacornerie disposait d’acteurs chanteurs, le maestro Claude Schnitzler disposait, lui, de chanteurs-acteurs. Quel plateau pour cette Chauve-Souris ! Quelle pétulance sans tomber dans la farce et le grotesque !

En Vaucluse, Eleonore Marguerre n’est pas une inconnue, on l’avait entendue dans la VIIIe symphonie de Mahler aux Chorégies, en 2019. Il était difficile de juger alors son approche de la scène. La soprano a su jouer les espiègles, les enjôleuses avec délice. La salle avignonnaise découvrait la soprano colorature Claire de Sévigné. Elle est Canadienne, bien qu’elle soit descendante de l’auteur du XVIIe siècle. Elle a aussi a montré l’étendue de ses qualités scénique et vocale. Le rôle de Gabriel von Eisenstein est revenu à Stephen Genz. Il se moule dans le costume, ou le tutu, du sujet de la farce. A ses côtés Tous prennent plaisir à ce jeu fantaisiste Martin Piskorski en Alfred ou Thomas Tatzi en Dr. Falk.

Après plusieurs mois de privation, la Chauve-Souris donnée à Avignon a fait du bien tant à regarder qu’à entendre.

Bruno ALBERRO

 

La Chauve-Souris en bref

  • Les 26, 29 et 31 décembre à l’Opéra de Toulon dans la Chauve-Souris.

Renseignement à l’Opéra de Toulon