Au mois de juillet, l’Orchestre national Avignon-Provence sera en tournée dans le Gard et en région Sud-Paca pour des concerts gratuits, sous deux versions : symphonique avec à la baguette sa cheffe attitrée Debora Waldman et lyrique avec la soprano Leïla Brédent. Qui aurait pu envisager qu’au cours d’un déplacement à Berlin, la soprano Leïla Brédent serait engagée dans une tournée d‘été de l’Orchestre national Avignon-Provence ? Il suffisait que Philippe Grison, directeur général de la phalange avignonnaise se trouvât dans dans la capitale allemande.

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Leïla Brédent commencera sa tournée avec l’Orchestre national Avignon-Provence à Villeneuve, ce 3 juillet. Photo Bruno Michaux-Vignes

Leïla Brédent sera en tournée du 3 au 18 juillet avec l’Orchestre national Avignon-Provence. Après une première date à Villeneuve-lez-Avignon, la soprano sillonnera les routes de Provence l’amenant à Valréas ou à Hyères. Leïla Brédent vient de Guadeloupe, de Haute-Terre plus exactement. Même si le chant lyrique  se développe grâce à des initiatives comme le concours des voix d’Outre-mer, on s’attend plus à retrouver ces chanteurs ultramarins dans les répertoires du zouk ou de la biguine. Des clichés sans doute, souvent tenaces. D’ailleurs, la cantatrice s’en départit : « On n’est pas obligé de chanter des choses traditionnelles. L’opéra s’est imposé à moi. Même s’il n’y a pas de conservatoire en Guadeloupe. J’ai fait des études de musicologie. J’avais le goût du chant et quand j’ai découvert le lyrique, j’ai ressenti une émotion, une vibration comme une voix qui m’appelait. »

Ce qui a été déterminant, dit la Guadeloupéenne, c’est la rencontre avec son professeur de chant : « Je ne savais pas si j’allais réussir, mais j’avais envie de travailler. C’est important d’arriver à communiquer. Le chant, c’est d’abord le corps. Il faut comprendre ce qu’on dit et parvenir à le traduire. Le corps est l’instrument et il faut lui donner une technique. »

La vie est une suite de hasards et de rencontres, comme celle de Berlin où Leïla se trouvait : « Philippe Grison, le directeur de l’Orchestre national Avignon-Provence avait entendu parler de moi et c’est comme ça que j’ai été invitée à cette tournée. »

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Leila-Bredent a pu se préparer pendant cette année de confinement. Photo crédit-Kimberley Demagny.

Elle s’attend qu’au fil des concerts qui se répèteront, elle vivra une évolution en appréhendant le programme mais aussi, en gérant sa forme physique : « Je n’aurais qu’un temps de repos pendant le concert. Il s’agit de ne pas tout donner au premier air et d’être essoufflée ensuite. Il faut savoir garder de l’énergie pour toute la soirée. »

La professeure de chant Sophie Hervé estimait que la période de confinement influencerait le physique et non la technique vocale. Leïla Brédent la rejoint : « Quand on est dans un récital, c’est une performance qu’on nous demande à chaque air. C’est comme si un athlète devait enchainer des courses à la suite. J’ai eu de la chance, je ne me suis jamais arrêtée et je me suis préparée à tenir dans la durée. Pendant le confinement, j’ai pu continuer à travailler devant un public choisi. L’artiste devant un public doit donner l’impression que c’est facile. Pour donner cette impression de facilité il faut se préparer. »

Leïla Brévent assure que la reconnaissance d’un artiste ne se passe pas que sur la scène. D’autres vecteurs s’ajoutent aujourd’hui : « On se rend compte que la plastique compte aussi et qu’elle est aussi importante que la technique de la voix. Je trouve ça dommage. On peut même dire aussi que la présence d’un artiste sur les réseaux sociaux influence les directeurs. Mais les réseaux sociaux, c’est un métier. Ça prend du temps. On peut employer quelqu’un, sinon c’est au détriment du temps de répétition. »

Bruno ALBERRO

 

Photo Nicky MARIETTE

Renseignement à Leïla Brédent

Tournée d’été de l’Orchestre national Avignon-Provence en bref

“Temps d’éclats”, dirigé par le violoniste Julien Chauvin et la soprano, Léïla Brédent

  • Le dimanche 4 juillet, 21h à Notre-Dame-de-Nazareth à Valréas ;
  • Le mardi 6 juillet, 21h à l’église Saint-Louis à Hyères ;
  • Le mercredi 7 juillet, 21h à l’église Saint-Michel à Draguignan ;
  • Le jeudi 8 juillet à 21h à la cathédrale Notre-Dame-de-Nazareth à  Vaison-la-Romaine ;
  • Le vendredi 9 juillet, 21h à l’église Notre-Dame de Beaulieu à Cucuron ;
  • Le samedi 10 juillet à 21h à l’église Saint-Sauveur à Manosque ;
  • Le dimanche 11 juillet à 21h à la collégiale Notre-Dame des Anges à l’ Isle-sur-la-Sorgue ;
  • Le 18 juillet à 21h à l’église Saint-Genest de Martigues.

Au programme : Georg Friedrich Haendel, Suite n°2 en ré des Water Music ; Wolfgang Amadeus Mozart, Exultate Jubilate ; Wolfgang Amadeus Mozart, Symphonie n°28 ; Wolfgang Amadeus Mozart, Laudamus te de la messe en ut ; Antonio Vivaldi, Motet “In Furore Iustissimae irae”.

Occhiolino Musicale, dirigé par Debora Waldman et la flûtiste Yaeram Park :

  • Le vendredi 16 juillet à 21h à l’église Saint-Nicolas à Pertuis ;
  • Le samedi 17 juillet à 21h à l’abbaye Saint-Michel de Frigolet, à Tarascon.

Au programme : Domenico Cimarosa, Ouverture « Il Matrimonio segreto » ; Saverio Mercadante, Concerto pour flûte et orchestre ; Gioachino Rossini, Ouverture « Il Signor Bruschino » ; Luigi Boccherini, Menuet pour cordes tiré du Quintette Opus 11 n°5 ; Luigi Boccherini, Symphonie n°6

Renseignement à l’Orchestre national Avignon-Provence 

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