Vendredi, les Chorégies d’Orange lèveront le rideau de cette nouvelle saison en accueillant le violoniste Nemanja Radulovic. Une saison qui accueillera un seul opéra : « Samson et Dalila » de Camille Saint-Saëns, avec une seule représentation ce 10 juillet. Si Jean-Louis Grinda conserve le sourire malgré les changements et les modifications de sa programmation quasi continues, il assure qu’une fois les clefs du théâtre antique rendue, il partira en vacances.
Les quelques gouttes de pluie de ce lundi après-midi n’arrêtent pas les répétitions de Samson et Dalila, l’opéra de Camille Saint-Saëns qui sera donné au théâtre antique pour les Chorégies d’Orange. Il pleut, c’est d’ailleurs la réponse de Jean-Louis Grinda quand il lui est demandé comment se présente la saison à quelques jours du lever de rideau.

Nemanja Radulovic ouvra la saison des Chorégies.
En effet, vendredi 2 juillet, la nouvelle édition résonnera avec la venue du violoniste Nemanja Radulovic et son ensemble Double sens. Le directeur du festival, et metteur en scène de Samson et Dalila, ne se départit pas de son sourire confiant, même quand il a appris ce même lundi que la jauge de l’hémicycle romain passait de 3700 à 5000 places : « On ne peut que s’en réjouir, mais on ne sait pas si dans un délai aussi court, le public suivra. »
L’année dernière, au printemps, quand il a dû annuler sa saison, il faisait le constat que jamais auparavant les réservations avaient aussi bien marché : « Certains spectacles qui marchaient bien l’an passé, ont plus de mal cette année. » Jean-Louis Grinda s’en montre à moitié surpris, d’autant que la réaction du public est imprévisible. Lui qui fait partie de ceux qui se montrent prudents quant au retour des spectateurs dans les salles : « Je n’ai jamais dit que le public se précipiteraient dans les salles de spectacle. Dans les salles fermées, c’est une réalité que la reprise est timide, il faudra du temps avant que le public revienne et retrouve le plaisir d’aller au théâtre. Les gens ont pris d’autres habitudes, c’est à nous de leur donner envie de revenir. On l’a vu avec Musiques en fête et c’était pourtant une soirée gratuite. La chance à Orange est de jouer en plein air. En terrasse, tout le monde y va. »
A ceux qui doutent des précautions afin que le spectacle vivant puisse avoir lieu, Jean-Louis Grinda glisse : « A Monte-Carlo, nous avons fait la saison complète. On a effectué 5800 tests et nous n’avons eu aucun malade. »
Toute la difficulté a été pour les Chorégies de s’adapter aux dernières mesures : « Nous avons reçu beaucoup d’ordres et de contre-ordres. Comme modifier la billetterie ou la programmation quand la Scala de Milan nous a informés qu’elle ne pouvait plus venir. On a pu proposer un autre spectacle avec trois chanteurs d’exception. Et là aussi, c’est tout nouveau d’avoir un concert avec trois hommes. Nous avons dû nous adapter à faire des tâches dont ce n’est pas notre métier, comme vérifier des identités et des pass-sanitaires. On n’est pas formé à ça. Mais Musiques en fête a servi de test. On a pu constater que tout le monde a mis de la bonne volonté. »
Quid alors des quelques personnes qui n’ont pu rentrer malgré leur billet ? Jean-Louis Grinda répond que le festival s’est entendu avec un laboratoire : « Ceux qui ont un doute pourront se faire tester à partir de 18 heures. »
S’il a un point de satisfaction c’est de retrouver une distribution en forme et pleine d’envie : « J’ai trouvé les chanteurs plus détendus, moins fatigués. Certains vont sans doute reconsidérer leur carrière en prenant moins de productions. Car c’est fatiguant de passer huit jours à New York, revenir à Paris, repartir ailleurs. La vie d’artiste n’est pas toujours ce que l’on croit. C’est dur d’être éloigné de chez soi, de sa famille. »
Comme à son accoutumée, Jean-Louis Grinda ne dira rien de ses projets ou des futures éditions : « Il faudra revenir à deux opéras dès l’année prochaine. Dans la tête, j’ai les titres et les distributions pour plusieurs saisons. Il faut d’abord les valider avec la Société publique locale de la Région. »
Il précisera que ce ne seront pas des créations opératiques et qu’il préfère continuer avec les ouvrages du répertoire : « On voit que les nouveaux opéras, ça ne marche pas, même à Paris. La plupart du temps, ce n’est pas très bien, car les auteurs ne s’adressent pas au public. Un opéra raconte une histoire, il faut que l’oreille se laisse happer par les personnages. »
Au moins politiquement l’été sera stable. La Région Sud-Paca reste sur ses bases et elle ne changera pas ou peu , avec à la tête le président Renaud Muselier. Les dernières élections en ont décidé ainsi et ne remettent rien à cause.
Aux Chorégies d’Orange en bref
- Le vendredi 2 juillet à 21h30 concert du violoniste Nemanja Radunovic ;
- Le vendredi 9 juillet à 21h30, concert du violoniste Frank Vengerov ;
- Le samedi 10 juillet à 21h30, Samson et Dalila, opéra de Camille Saint-Saëns ;
- Le mardi 13 juillet à 21 heures, la Scène émergente
- Le vendredi 16 juillet à 21h30, concert de Cécilia Bartoli ;
- Le mardi 20 juillet à 21 heures, Casta Diva de Giovanni Bellucci ;
- Le jeudi 22 juillet à 21h30, Ballet for life par le Béjart Ballet Lausanne ;
- Le samedi 24 juillet à 21h30, Soirée Verdi ;
- Le mardi 27 juillet à 21h30, ciné-concert avec le Kid de Charlie Chaplin ;
- Le samedi 31 juillet à 21h30, La symphonie des jeux vidéos.