Il se dit content que finisse cette saison à l’Opéra d’Avignon. Son directeur depuis un an, Frédéric Roels, pense que toute l’année a été difficile pour tout le monde : pour les artistes et pour le public dont le retour a été timide selon son analyse.
A l’Opéra du Grand-Avignon, exit la saison 2020-2021, bonjour à la saison 2021-2022 que Frédéric Roels, son directeur, annoncera en totalité en septembre prochain. Il revient sur cette période chaotique, se dit content que cette saison soit finie.
On peut comprendre qu’il en rêvait d’une autre pour sa première programmation : la pandémie a décidé autrement : « On a pu faire beaucoup de choses, mais c’est frustrant par rapport au public, sauf ce dernier mois où on l’a vu revenir. On constate que le retour a été timide, même avec une jauge limitée. Il faut reprendre l’habitude d’aller au spectacle, l’envie de retrouver cet état de liberté. Cette période a été compliquée. A titre personnel, je ne me plains pas pour beaucoup d’artistes la situation est bien pire que la mienne. »
Il estime que les quelques dates conservées pour des spectacles retransmis ou en public ne permettent de valider ses orientations artistiques proposées à l’automne dernier : « Pour l’instant je suis dans l’inconnu par rapport au public et cela reste un challenge de lui proposer un changement de programmation. Par contre, j’ai pu découvrir les équipes, travailler avec elles et percevoir les personnalités des uns et des autres. »
Frédéric Roels explique que la construction de sa programmation n’a pas été aussi simple qu’il en paraît : « C’était une vraie difficulté, car tout s’est fait dans des délais très courts. On a relancé la machine très tard même si certaines productions sont des reports de la saison passée, comme Madama Butterfly ou la Dame de Pique. Le Chevalier à la Rose et Samson et Dalila sont reportés à la saison 2022-2023. » Lui-même signera la mise en scène Peter Grimes, opéra de Britten : « Sauf dans le cas de co-productions comme celui-ci où je me rendrais à Trèves et à Tours, je ne ferai pas d’autres mises en scène pour me consacrer à la maison où je suis et mener ses projets, en préparation. »
La saison de la danse a aussi été marquée par les reports, le directeur annonce la venue des compagnies invitées la saison passée : « Un nouveau chorégraphe a été nommé comme directeur de la danse : Emilio Calcagno. C’est une priorité de développer le ballet. Nous travaillerons en étroite collaboration pour qu’il puisse rayonner dans des festivals ou dans les salles. Ce sera un long chemin. Il faut créer un répertoire, entrer dans un réseau de diffusion. »
Le souhait de Férédic Reols est aussi que s’entretiennent les liens avec les Chorégies d’Orange, festival lyrique qui se joue à quelques kilomètres d’Avignon : « Ça ne dépend pas de moi, mais du directeur des Chorégies. Mais c’est bien de collaborer avec les Chorégies. Le ballet et le chœur seront présents dans Samson et Dalila de Saint-Saëns et le chœur donnera un concert avec orgue à la cathédrale d’Orange. »
Ce qui tient aussi à cœur de Frédéric Roels, ce sont les résidences d’artistes qui se mettront en place pour les deux saisons à venir : « Nous recevrons le duo de metteurs en scène Sandra Pocceschi et Giacomo Strada, le tandem mettra en scène Idomeneo de Mozart et d’autres petits spectacles. Nous accueillerons aussi la compositrice Joséphine Stephenson. Elle écrira un opéra grande forme sur l’adolescence : Narcisse. Il sera donné à l’Autre scène de Vedène. Ces résidences s’inscrivent dans la durée. Ce peut être une démarche intéressante pour le public comme pour les artistes. »