Une soirée dense était promise aux Chorégies d’Orange ce vendredi. Comme un amuse-gueule avant la diffusion du seul opéra de cette édition des Chorégies d’Orange avec Samson et Dalila de Saint-Sens ce samedi 10 juillet. Pour une fois, la vedette annoncée n’était pas l’interprète mais bien la pièce qui était à l’affiche avec la Ve Symphonie de Beethoven. Monument s’il en est de la musique classique avec son Pom-Pom-Pom-Pom rendu célèbre par la radio de la France Libre à Londres qui en avait fait son prélude.

On pouvait s’attendre à un événement quand la scène se passe au théâtre antique autre monument consacré à l’art. D’autant que l’orchestre Philharmonique de Radio France installée dans la cavea est un habitué des lieux et qu’il disposait de Mikko Franck, son chef en titre, à la baguette. Pom-Pom-Pom-Pom envolé il restait toute la majesté de cette écriture riche et nourrie qui ne laisse place à aucune faute. Mikko Franck à la tête de sa phalange a réveillé les pierres antiques, soulevé les âmes et les esprits. Par les temps qui courent, entendre une pièce archi-connue fait du bien et si elle survolte le chef d’orchestre ce n’est que mieux.

Cette Ve Symphonie succédait à un autre monument pour violon avec le concerto de Brahms. Une parenthèse d’exception dans l’œuvre pianistique du compositeur allemand. Pour servir cette littérature, Jean-Louis Grinda a fait appel au Russe Maxim Vengerov. Bien lui en a pris à Vengerov d’avoir délaissé la baguette de chef d’orchestre pour reprendre l’archet, renouant ainsi avec sa carrière de violoniste. Les gradins orangeois n’avait pas oublié qu’il avait marqué les pierres romaines pour sa venue précédente, c’était en 2004 déjà.

Il a gratifié le public d’une interprétation sans faille de cette pièce romantique qui fouille l’âme, s’appropriant cette partition dans les moindres détails pour en livrer une version personnelle où l’émotion prend le pas sur une technique aboutie. Retenons la partie quasi sonate du premier mouvement, ou l’archet accompagne les vertiges que provoque cette cadence où les musiciens de l’orchestre prenne le temps d’apprécier l’instant suspendu.

Bruno ALBERRO

 

Aux Chorégies d’Orange en bref

  • Le samedi 10 juillet à 21h30, Samson et Dalila, opéra de Camille Saint-Saëns ;
  • Le mardi 13 juillet à 21 heures, la Scène émergente ;
  • Le vendredi 16 juillet à 21h30, concert de Cécilia Bartoli ;
  • Le mardi 20 juillet à 21 heures, Casta Diva de Giovanni Bellucci ;
  • Le jeudi 22 juillet à 21h30, Ballet for life par le Béjart Ballet Lausanne ;
  • Le samedi 24 juillet à 21h30, Soirée Verdi ;
  • Le mardi 27 juillet à 21h30, ciné-concert avec le Kid de Charlie Chaplin ;
  • Le samedi 31 juillet à 21h30, La symphonie des jeux vidéos.

Renseignement aux Chorégies d’Orange