La violoniste Liya Petrova est invitée ce vendredi 26 novembre par l’Orchestre national Avignon Provence pour interpréter le Concerto pour violon et orchestre de Beethoven. Les bonnes fées se sont penchées sur son berceau, elles lui ont permis de réussir en tout point, en gagnant les grands concours. Plus qu’à la gloire, elle aspire au bonheur.

A Avignon, la violoniste Lya Petrova jouera le Concerto pour violon et orchestre

A Avignon, la violoniste Liya Petrova jouera le Concerto pour violon et orchestre.

Elle fait partie des solistes instrumentistes en vue. Il est vrai que tout lui réussit. Les bonnes fées l’ont comblée. Liya Petrova ne boude pas sa chance d’associer les avantages que la nature lui a donnés : « Bien sûr je me sens chanceuse de faire ce métier, de faire ce que j’aime. La réussite, le physique, ce n’est pas le plus important. Ce qui compte pour moi c’est le bonheur. Le bonheur, c’est différent. Pendant ces deux ans de confinement, j’ai beaucoup réfléchi. Bien sûr mon bonheur est lié aux gens et aussi à la musique, mais ce qui est important pour moi c’est le partage. Dans notre relation avec le public, celui-ci est toujours remis en question. Un concert au Japon a été annulé, je devais me produire en Allemagne et ce n’est pas sûr. »

Liya Petrova a commencé sa carrière très jeune. Quand des enfants découvrent l’école primaire, elle se produisait sur scène devant un orchestre. Cette précocité annonce-t-elle une interminable carrière ? Liya Petrova émet des réserves : « J’avoue que je n’ai pas encore pensé à une fin de carrière. Il existe des exemples de violonistes qui ont joué à plus de 90 ans, qui pouvait exprimer plein de choses. Je ne pense pas que ce soit une question d’âge mais plutôt de plaisir à vouloir encore jouer. Il est bon aussi que l’entourage vous dise : là il est temps d’arrêter. Mais ce ne doit pas être facile. Personnellement je ne vois pas continuer la scène très tard. Je me vois plutôt avec mes enfants et les petits-enfants dans ma maison. »

Bulgare par la naissance, Liya Petrova a choisi de vivre en France. L’Hexagone, c’est presque naturel, une évidence pour avoir joué en musique de chambre avec des musiciens français : « Je suis aussi amoureux de la langue française. Je l’ai apprise à Bruxelles quand je partageais mon logement avec une française qui ne parlait que français. De vivre ici fait que je m’entraîne en permanence. »

Liya Petrova a posé ses valises à Paris quelques mois avant le début du confinement : « Cela m’a permis de découvrir Paris avec des rues vides, d’apprécier son architecture, de la découvrir maintenant différemment avec ses magasins ouverts et ses bars, sa vie culturelle. Je ne sais si c’est facile de s’expatrier ; je ne peux parler que pour moi. Je suis toujours attachée à mon pays, j’ai ma famille, j’y vais souvent. Sofia est à deux heures d’ici. Et puis j’y donne souvent des concerts. »

Pour la première fois, Liya Petrova se produira à Avignon, sur la scène de l’opéra nouvellement restauré, après quatre ans de travaux. Sous la direction d’Ariane Matiakh, devant l’Orchestre national Avignon-Provence, elle interprétera le Concerto pour violon et orchestre de Beethoven. Elle glisse qu’elle suivra le tempo de la cheffe d’orchestre : « Il y a un tutti de presque 3 minutes. Cette œuvre ressemble plus à une symphonie et la partie violon est comme de la musique de chambre. Pendant les répétitions, nous aurons des échanges. »

Pour l’instant, elle n’envisage pas de devenir  cheffe d’orchestre : « Du moins, ce n’est pas pour l’instant. Je ne sens pas ce besoin, même si je regarde les partitions. Le violon est le moyen que j’aie pour m’exprimer. C’est comme ma voix. »

Comment ne pas faire le parallèle entre Liya Petrova et la chanteuse bulgare Sonia Yoncheva : « Sonia, c’est le talent, une chanteuse exceptionnelle. Quand j’étais petite je voulais être chanteuse. J’écoutais Elvis Presley, mais j’ai bien fait de choisir le violon, je n’étais pas faite pour devenir chanteuse. »

Bruno ALBERRO

 

Renseignement à Liya Petrova

Où entendre Liya Petrova ?

  • Le vendredi 26 novembre à l’Opéra Grand Avignon dans le Concerto pour violon et orchestre de Beethoven. Au programme aussi de cette soirée dirigée par Ariane Matiakh : Suite de valses de Mel Bonis et la Symphonie n° 96 de Joseph Haydn.

Renseignement à l’Orchestre national Avignon Provence

 

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