Ce concert proposé par l’Orchestre nationale Avignon-Provence a été baptisé Le Miracle. L’ensemble avait confié la baguette à Ariane Matiakh.  Et il a bien eu lieu dans sa robe blanche est apparue la violoniste bulgare Liya Petrova. Au cœur du noir de la salle et des musiciens de la phalange vauclusienne, une lumière. Liya Petrova joua et un ange passa.

Liya Petrova était invité à Avignon pour interpréter le concerto pour violon et orchestre de Beethoven.

Liya Petrova était invité à Avignon pour interpréter le concerto pour violon et orchestre de Beethoven.

Il suffisait d’être présent à l’Opéra d’Avignon, ce dernier vendredi de novembre, proche de Thanksgiving pour bénéficier de ce don céleste. Ce n’était pas qu’une apparition, c’était un bien ange descendu du ciel pour éclairer l’Opéra Grand Avignon rénové. Elle était invitée à interpréter le concerto de Beethoven. Dire qu’il n’en écrit qu’un seul, alors autant imaginer que le compositeur inclassable viennois a mis tout son art pour rédiger ses trois mouvements, aussi virtuose les uns que les autres. Chez Liya Petrova, tout est dominé et tout autant délicat, même la ride de concentration qui vient dessiner son front avant de libérer l’énergie nécessaire à transcender Beethoven. Pour se réjouir, il suffisait de lire les sourires complices échangés avec la cheffe au cours de la première partie du 3e mouvement l’Allegro rondo l’air sans doute le plus connu de cette littérature écrite en 1806, revisitée par le maître quelques années plus tard devant tant d’incompréhension de la part d’un public déconfit. A Avignon, la salle a rendu hommage à l’interprète, comme à la directrice musicale qui avait mis à son programme Suite de valses de Mel Bonis (1858-1937). Elle qui avait un choisit un prénom hybride pour masquer sa féminité, fait partie des compositrices  remisent au goût du jour.

Au programme également la symphonie 96 de Haydn, qu’il avait composé à Londres. On la nomme aussi Le miracle par la chute d’un lustre qui ne blessa personne. Personnellement je n’ai pu m’empêcher de regarder celui de cristal de  celui d’Avignon. L’interprétation de l’ONAP m’a fait oublié l’incident  londonien de 1791. Le miracle s’est produit sur la scène.

Bruno ALBERRO

 

Prochain concert à Avignon 

  • Mercredi 1er décembre à 20h30 Alonso King lines Ballet ;
  • Vendredi 3 décembre à 20h30 : La tragédie de Salomé ;
  • Mardi 7 décembre à 20h30 Récital de Renaud Capuçon et David Fray en lien avec Musique baroque en Avignon ;
  • Vendredi 10 décembre à 20h30 : Mahler 5 dirigé par Debora Waldman avec l’Orchestre nation Avignon-Provence et l’Orchestre national Montpellier Occitanie.

Renseignement à l’Opéra Grand Avignon