Ce mardi 7 décembre, Musique baroque en Avignon reçoit le duo chambriste Renaud Capuçon, violon et David Fray, pianiste. Au programme deux pièces de Jean-Sébastien Bach, suivront deux sonates postérieurs au baroque avec Schubert le post-classique et Schumann le romantique.

Le pianiste David Fray sera sur la scène de l’Opéra Grand Avignon ce mardi 7 décembre à 20h30, il est invité par le festival Musique baroque en Avignon que conseille Raymond Duffaut. Le pianiste partagera le plateau avec le violoniste Renaud Capuçon.

David Fray photo crédit James Bort

Le pianiste David Fray sera à l’Opéra Grand Avignon avec le violoniste Renaud Capuçon. Photo crédit James Bort

Comme beaucoup d’artistes, David Fray sort de deux années difficiles. S’il assure ne pas faire de politique, il se livre néanmoins face à cette situation sanitaire inédite, où la culture a été la cible des premières mesures étatiques. Il rappelle le débat à propos de la notion de bien non-essentiel ou essentiel, comme la culture  : « Les décisions prises n’ont pas été logiques. Je ne parle pas pour le premier confinement où on ne savait pas ce qu’il se passait. Mais après quand les décideurs savaient… Dans une salle, on était assis sans bouger, masqués avec le respect de la distanciation.  On nous a dit aussi qu’on devra apprendre à vivre avec ce virus. La culture et l’art permettent de mesurer l’évolution de la société et permettent l’accès à la transcendance. On est devenus de simples consommateurs, quel que soit le produit. Pour la Culture, je trouve ça dommageable. Je m’interroge. Non sur la question scientifique, mais qu’est ce qui a fait qu’on a sacrifié la culture ? »

Pour David Fray, il y aura un avant et après cette pandémie : « Certaines choses se sont effondrées et des structures se sont fragilisées, surtout que tous les artistes n’ont pas été traités de la même façon. J’en sais quelque chose. Je ne parle pas des intermittents, mais ceux qui travaillent surtout à l’étranger. Nous avons les devoirs, ceux de payer nos charges et nos impôts mais nous n’avons pas les droits afférents, sauf pour les concerts donnés en France. C’est étrange, car on nous parle de représenter la France à l’étranger. C’est vrai que nous représentons un faible pourcentage d’électeurs. »

Si ces questions tournent dans sa tête, David Fray n’oublie pas la musique. Cette fois, il revient  sur scène, en formation de musique de chambre. On pourrait penser à une frustration de jouer avec une vedette internationale comme Renaud Capuçon, mais David Fray balaie la comparaison : « Renaud a un statut, c’est sûr. Avec lui, j’ai aimé la musique de chambre, que j’ai envie de développer. Mais que ce soit en récital, en concerto ou en musique de chambre, l’engagement est toujours le même. L’instrument est un moyen, le but de la culture n’est pas là, c’est un chemin. La musique de chambre est une corde différente d’un même arc du musicien. L’expérience du récital et de l’orchestre servent en musique de chambre. L’orchestre est de la musique de chambre XXL. »

Bruno ALBERRO

 

Photo crédit James Bort

Où écouter David Fray ?

  • Mardi 7 décembre à 20h30 à l’Opéra Grand Avignon avec Renaud Capuçon.  Au programme : Jean-Sébastien Bach : Sonate en do mineur BWV 1017 ; Sonate en mi majeur BWV 1016 ;Franz Schubert : Sonante n°4 de la majeur ; Robert Schumann : Sonate n°1 et la mineur.

Renseignement à Musique Baroque en Avignon