Petra Lang est de retour à Marseille pour chanter le rôle-titre de la Walkyrie de Richard Wagner. La soprano avait commencé sa carrière comme mezzo suit l’évolution de sa voix. Elle évoque aussi cette période sanitaire délicate.

Du mercredi 9 au mercredi 16 février, Petra Lang partagera la scène phocéenne avec Sophie Koch ou Ludivine Gombert, Nicolas Shukoff ou Nicolas Courjal dans une mise en scène de Charles Roubaud. Le Marseillais a dû encore composer avec la pandémie et modifier sa mise en scène et l’occupation de l’espace de la maison phocéenne. Elle s’était déjà produite à Marseille, déjà dans un Wagner. Quand elle est devant le public, elle ne pense pas qu’il soit différent dans le sud de la France ou dans le nord de l’Allemagne : « Je ne pense pas à ça et je n’attends pas une réaction. C’est par mon attitude sur scène que se créée la connexion avec le public. Ce que l’artiste constate c’est que le public a changé avec la Covid. »

Passer de mezzo à soprano, Petra Lang trouve que c’est le développement normal de sa voix : « Chez les wagnériennes, beaucoup ont chanté des rôles de mezzo auparavant.  J’ai une voix pour le répertoire allemand. Au début, j’ai chanté Mozart, Bach, Verdi. » Wagner ! c’est justement pour chanter dans la Walkyrie qu’elle est à l’Opéra de Marseille pour interpréter le rôle-titre de l’ouvrage.

Souvent, les wagnériennes s’insèrent dans le répertoire contemporain, Petra Lang dit y aller avec prudence : « Quand on ne fait des propositions, je regarde la partition. Si ce n’est pas pour ma voix je refuse. La diffusion des ouvrages contemporains ne dépend pas des chanteurs, c’est le problème des théâtres et des chefs d’orchestre. Il faudrait aller dans les bibliothèques et chercher. Mais aujourd’hui, c’est difficile pour les directeurs de trouver le temps de le faire. »

Elle cite en exemple de Carl Orff que l’on limite souvent à ses Carmina Burana : « Il a écrit de nombreux opéras. Au cours d’une masterclasse en avril à Munich, on a vu qu’il a écrit beaucoup de choses. »

Petra Lang, comme beaucoup d’artistes, est sortie modifiée de ses deux années de crises sanitaires. Pour elle, ces deux années ont été mises à profit pour travailler : « J’ai beaucoup étudié ma technique de voix en suivant beaucoup de cours et j’ai pu prendre le temps pour m’occuper de ma mère. Ma philosophie a toujours été  de trouver une solution face à un problème. C’est la vie. Mais cette période a été difficile pour les théâtres et les artistes. Certaines de mes connaissances ont changé de profession. »

Quand on lui rappelle au cours de la première vague, le volonté de certains artistes européens de faire cause commune pour un statut commun, Petra Lang doute de la réussite : « ça sera difficile, car il y a les lois de chaque pays et que nous les artistes nous avons des contrats individuelles. C’est plus facile pour les footballeurs… »

Bruno ALBERRO

 

Photo crédit Ann Weitz

Où entendre Petra Lang ?

Du 9 au 16 février à l’Opéra de Marseille dans la Walkyrie sous la direction musicale Adrian PRABAVA dans une adaptation scénique  de Charles ROUBAUD
Avec Brünnhilde Petra LANG ; Sieglinde Sophie KOCH ; Fricka Aude EXTREMO ; Gerhilde Jennifer MICHEL
Helmwige Ludivine GOMBERT ; Ortlinde Laurence JANOT ;Waltraute Lucie ROCHE ;Rossweisse Carine SÉCHAYE ; Siegrune Cécile GALOIS ;Grimgerde Marie GAUTROT ; Schwertleite Julie PASTURAUD ;Siegmund Nikolaï SCHUKOFF ; Wotan Samuel YOUN ; Hunding Nicolas COURJAL et l’Orchestre de l’Opéra de Marseille

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