Il est des moments uniques, où quoiqu’il advienne les éléments perturbants s’inclineront. Il en fut ainsi avec cette soirée d’ouverture des Chorégies d’Orange, ce jeudi 7 juillet, où le maestro Myung-Whun Chung retrouvait l’Orchestre philharmonique de Radio France, cet ensemble qu’il a façonné des années durant, jusqu’en 2015 quand il a décidé de laisser son pupitre pour prendre sa retraite. Un départ comme titulaire certes, mais pas un départ définitif puisque régulièrement des retrouvailles entre le chef et la phalange sont programmées, comme ce rendez-vous au théâtre antique où le maestro coréen consacrait cette soirée à Beethoven avec le Concerto numéro 5 dit L’Empereur et la VIIe Symphonie pour le final.

Moment unique que cette symphonie, car le théâtre antique offre cette majesté à tout spectacle, moment unique parce que le Mistral est venu jouer sa partition par vague perturbant les musiciens, parce que surtout la baguette de Myung-Whun Chung est magique ; magique comme à chaque venue à Orange, magique pour ciseler le moindre détail avec une gestique minimaliste et une connaissance note à note de la partition ; magique pour fouiller les portées et les mesures et apporter une lecture autre que celles passe-partout ou convenues ; magique parce que l’allegretto du deuxième mouvement fût un moment suspendu.

D’ailleurs les gradins romains s’en souviennent, puisque le vent baissa sa garde, séduit sans doute par ce morceau le plus connu de la symphonie. Chung lui apportant cette touche universelle, cet appel à un retour à la paix. Bien sûr cette VIIe n’a pas été programmée au lendemain de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, en février dernier, mais à écouter le maestro à la tête du Philharmonique attentif à restituer chaque note comment ne pas penser à ce conflit et entendre ce souffle d’espoir né dans l’orchestra du théâtre antique.

Moment magique aussi que le concerto confié aux doigts de Pierre-Laurent Aimard. Il a été appelé pour remplacer Nicholas Angelich, décédé au printemps. Bien sûr les conditions n’étaient pas idéales pour le pianiste français, connu et réputé pour avoir interprété les premières de nombreux compositeurs comme Boulez ou Ligeti.

Bruno ALBERRO

 

Au programme des Chorégies

  • Le 8 juillet L’elisir d’amor de Donizetti ;
  • Le 14 juillet la Missa solemnis de Beethoven ;
  • Le 18 juillet Giselle de Adolphe Adam par le Ballet du Capitole de Toulouse ;
  • Le 20 juillet la Nuit italienne avec la Scala de Milan ;
  • Le 30 juillet Les lumières de la ville de Charlie Chaplin ;
  • Le 5 août La symphonie du nouveau monde de Dvorak ;
  • Le 6 août La Gioconda de Ponchielli.

Renseignement aux Chorégies d’Orange

*Info Chorégies: un pass famille en place

Afin de permettre au plus grand nombre de venir découvrir nos spectacles, les Chorégies d’Orange proposent divers tarifs : jeunes, étudiant, chômeur etc…

Dès ce week-end, en ce sens, deux mesures supplémentaires seront mises en place :

– Élargissement du TARIF JEUNE au moins de 25 ans;

– Création d’un PACK FAMILLE pour les spectacles suivants : Ciné-concert Chaplin, le ballet Giselle, La Gioconda et la Symphonie du Nouveau Monde. Pour l’achat de deux places adultes au tarif général, bénéficiez de la gratuité sur 1 à 2 places pour vos enfants de – de 18 ans.

Renseignement aux Chorégies d’Orange