En 2013, aux Chorégies d’Orange, son nom était mêlé au milieu de sa promotion Adami “musique classique ”. Le violoncelliste Edgar Moreau avait donné un concert choral dans la cour Saint-Louis. Ce vendredi 5 août, les portes du théâtre antique lui sont grandes ouvertes pour interpréter le concerto n°1 de Saint-Saëns sous la direction de Lionel Bringuier.

Edgar Moreau

Edgar Moreau

Concours internationaux, Victoire de la Musique, Edgar Moreau a tout gagné ou presque et il n’a rien à prouver si ce n’est à lui-même avec l’envie intense de profiter de la musique. Le violoncelliste est invité par les Chorégies d’Orange ce vendredi 5 août. Les Chorégies ne sont pas un fait nouveau puisqu’il est venu il y a presque 10 ans. C’était en 2013 avec les autres promotionnaires de l’Adami. Ils avaient donné alors un concert dans la cour Saint-Louis. En dix ans, la stature du musicien a évolué, le festival lui offre le théâtre antique  et ses huit mille places. Il a pu s’essayer au lieu pour Musiques en fête où il s’est produit avec Renaud Capuçon dans le double concerto de Brahms. Cette fois il revient avec le Concerto n°1 de Saint-Saëns.

Il glisse qu’il se verrait bien donner les suites de Bach, tout seul sur la scène romaine de quelque 70 mètres d’ouverture : « Bach est universel que ce soit dans un salon ou sur une scène immense. Les Suites de Bach sont un passage obligé pour un violoncelliste, il faut que je trouve le bon moment pour les enregistrer. Mais c’est une autre histoire. Pour plus tard. Quand on lui demande s’il s’attendait 10 ans plus tôt à une telle notoriété, il répond qu’il n’est pas surpris, comme si le chemin emprunté était dessiné à l’avance : « C’est une question de rencontres, de mener à bien des projets et de faire ses preuves… » D’autant qu’il butine avec plaisir, dit-il, à toucher à toutes les modes musicaux. Que ce soit en concertiste ou en musique de chambre : « Pour moi, l’un nourrit l’autre. C’est aussi l’envie d’être un musicien complet.»

Comme il évoque le moment d’enseigner : « Beaucoup de musiciens se sont inscrit ensuite dans la transmission, c’est une vocation assez logique. » Alors existe-t-il une école ou une tradition du violoncelle français ? « Je pense à une école française avec une lignée de professeurs. Mais le choses sont en train de changer avec des masterclasses partout dans le monde, des instrumentistes qui voyagent. On risque de perdre dans le temps ce son typiquement français. » Si aux Chorégies, il posera la partition du concerto de Saint-Saëns sur son pupitre, c’est aussi une mission qu’il s’est donné de défendre la musique française : « Ça fait partie de notre identité, sans pour autant le faire de façon systématique. C’est une chance de pouvoir jouer aux Chorégies d’Orange et ce doit l’être plus encore pour un instrumentiste, il n’y a que les grands noms qui sont passés par ici. Je n’ai pas de rêve dans la vie, car je me dis que si je l’atteins alors il s’éteint. Le réaliser enlève l’envie. Alors que chaque étape est un plaisir à franchir. »

Bruno ALBERRO

 

Au programme des Chorégies d’Orange

  • Le 7 juillet concert symphonique avec Myung-Whun Chung et Pierre-Laurent Aimard ;
  • Le 8 juillet L’elisir d’amor de Donizetti ;
  • Le 14 juillet la Missa solemnis de Beethoven ;
  • Le 18 juillet Giselle de Adolphe Adam par le Ballet du Capitole de Toulouse ;
  • Le 20 juillet la Nuit italienne avec la Scala de Milan ;
  • Le 30 juillet Les lumières de la ville de Charlie Chaplin ;
  • Le 5 août La symphonie du nouveau monde de Dvorak ;
  • Le 6 août La Gioconda de Ponchielli.

Renseignement aux Chorégies d’Orange