Frédéric Bélier Garcia a été invité par l’Opéra de Marseille à mettre en scène Macbeth, opéra de Verdi, dont la première sera donnée le 1er octobre. Homme de théâtre, il assure respecter l’ouvrage lyrique plus la pièce de théâtre éponyme de Shakespeare, dans le fond et dans la forme. L’expérience lui a appris à aller vers l’essentiel, délaissant les effets. Attitude à contre-courant de la tendance actuelle avec ses effets et ses extravagances.

Frédéric Bélier Garcia

Frédéric Bélier Garcia dirige Macbeth, opéra de Verdi à l’Opéra de Marseille.

L’Opéra de Marseille ouvre la saison avec Verdi où son opéra Macbeth est à l’affiche. La maison opératique du Vieux-Port a proposé à Frédéric Bélier Garcia de livrer sa vision du drame shakespearien. Si d’aucuns metteurs en scène se dirigent de temps à autres sur le plateau, lui se trouve bien dans son rôle de directeur de l’ombre : « J’ai fait du théâtre et du cinéma, mais c’est comme metteur en scène que je me sens bien. » Il confie que pour cette production, il s’est concentré sur l’ouvrage lyrique plutôt que de revenir à la pièce de théâtre : « Je me suis intéressé à la temporalité et au destin. Verdi avait recentré la pièce, en retirant les scories de l’histoire où il y a un foisonnement d’intrigues. C’est le propre de grands auteurs d’écrire des choses intemporelles jusqu’aux actualités actuelles. Shakespeare reprenait une histoire qui se passait quatre siècles auparavant et Verdi l’a daté de 300 ans auparavant. Pour cette mise en scène, je fais un compagnonnage avec Verdi. Mon travail consiste à trouver une émotion, la développer et partager cette sensation du cœur. La dramaturgie est dans l’histoire racontée et pour la rendre possible à l’opéra et que la mise en scène puisse faire irradier le projet original. »

Frédéric Bélier Garcia glisse qu’il vient du théâtre où l’importance doit être laissée au texte plus qu’aux effets : « Dans des mises en scène, on peut voir certains effets qui, au nom de la modernité, n’ont rien à voir avec l’œuvre. Dans Macbeth, ce n’est pas la peine de grossir le trait pour comprendre ou faire des analogies avec l’actualité : la guerre, le pouvoir, la nature. Je préfère m’appuyer sur le jeu de l’acteur et sur leur humanité propre. On travaille avec des humains, je redessine mes intentions en fonction de leur nature. Dans Macbeth, j’ai changé par rapport à mon idée première. Elle est plus sensuelle car ça correspondait mieux à la nature d’Anastasia Bartoli. »

Bruno ALBERRO

 

Macbeth à l’Opéra de Marseille en bref

  • Les samedi 1er octobre à 20h ; mardi 4 Octobre à 20h ; jeudi 6 Octobre à 20h et dimanche 9 Octobre à 14h30 Macbeth opéra de Verdi à l’Opéra de Marseille sous la direction musicale de Paolo ARRIVABENI et mis en scène par Frédéric BÉLIER GARCIA. Avec Anastasia BARTOLI, Lady Macbeth ; Laurence JANOT, la suivante de Lady Macbeth ; Dalibor JENIS, Macbeth ; Jérémy DUFFAU, Macduff ; Nestor GALVAN, Malcolm ; Nicolas COURJAL, Banquo ; Jean-Marie DELPAS, le Médecin, une Apparition, le Serviteur de Lady Macbeth ; l’Orchestre et Chœur de l’Opéra de Marseille.

Renseignement à l’Opéra de Marseille