La saison opératique de l’Opéra Grand Avignon ouvrira les 7 et 9 octobre avec « Le Chevalier à la rose » de Richard Strauss. Le public pourra découvrir la soprano Hélène Bernardy. Celle qui possède une maison de vacances à Suzette sera de retour en terre vauclusienne cet été dans le festival Autour du Ventoux.

Hélène Bernardy soprano

Hélène Bernardy, soprano, enseigne au Conservatoire de Luxembourg. Photo Demir Style.

Hélène Bernardy sera sur scène ces vendredi 7 et dimanche 9 octobre à l’Opéra Grand Avignon. La soprano interprétera le personnage d’Annina dans “Le chevalier à la rose”. L’opéra de Richard Strauss signe l’ouverture de la saison opératique de la maison vauclusienne. Ce sera sa première venue en terre avignonnaise, même si la soprano connaît bien la région pour posséder une maison de vacances à Suzette, village perché en Vaucluse : « Mes parents étaient en vacances dans la région. Ils sont tombés amoureux du village et ils ont acheté une maison. »

Débutante dans la carrière, elle se souvient avoir auditionné devant Raymond Duffaut (NDLR : Ancien directeur et conseiller artistique de l’Opéra Grand Avignon) : « Je suis une soprano wagnérienne et à l’époque ce n’était le répertoire qui était joué à Avignon. Mais il m’a aidé car il m’a conseillé et j’ai eu des contrats. Mais j’ai peu chanté en France, même si, en 1996, j’ai commencé ma carrière à Marseille dans Parsifal. J’y ai chanté aussi Walkyrie. Je suis Belge, j’habite en Allemagne et je donne des cours au Conservatoire du Luxembourg. J’ai eu la chance d’être en troupe en Allemagne. Si j’ai un conseil à donner aux jeunes chanteurs, et qu’ils en ont la possibilité, c’est de travailler en troupe. C’est une sécurité. Comme dans une famille. On a le temps de préparer un rôle, on a un an pour le faire. On peut demander des conseils à un coach. Ce n’est pas possible quand on est indépendant. »

Puis à 40 ans, on est venu chercher Hélène Benardy pour lui proposer un poste d’enseignant au Conservatoire du Luxembourg : « Je ne me sentais pas capable de transmettre. Ma carrière n’était pas finie. Mais on m’a dit que j’avais 15 ans d’expérience, que j’avais des choses à dire et des expériences à partager. C’était une époque aussi où j’avais le sentiment de ne pas voir grandir ma fille car j’étais tout le temps sur scène. A ce moment là de ma vie, me proposer un poste d’enseignant tombait bien. »

Elle n’a pas oublié les frissons que procure la scène, même si ça ne lui manque pas, assure-t-elle : « Ce n’est pas une question de rôle qu’on ne me propose plus. Car c’est vrai qu’on est vite oublié. C’est la règle, un directeur change et il fait venir de nouveaux chanteurs. Il faut en être conscient. Comme il faut être conscient qu’aujourd’hui le chanteur doit correspondre à l’âge. J’ai 54 ans et je ne me verrai pas chanter Mimi (NDRL : La Bohème de Puccini), je ne serais pas crédible. Avec l’âge, il faut évoluer vers d’autres personnages peut être avec plus de théâtre que de chant. Des personnages de caractère où l’on peut s’exprimer. »

Hélène Benardy confie que ses élèves sont avertis  des contraintes du métier où l’image doit être en corrélation avec les qualités vocales : « Chanter bien n’est plus suffisant. Je les mets en garde. Nous sommes dans une génération Instagram où il faut se montrer à la fois dans le privé et dans le public. Ce qui compte : c’est l’image. On n’a pas vraiment le choix. Aujourd’hui, c’est comme ça ! »

Après cette production du Chevalier à la rose, la soprano Hélène Bernardy reviendra dans le sud de la France l’été prochain sur les contreforts des Dentelles de Montmirail ; elle sera à l’affiche du festival “Autour du Ventoux”. Elle alliera la scène et l’enseignement puisqu’elle animera une master-classe suivie d’un concert.

Bruno ALBERRO

 

Où entendre Hélène Bernardy ?

  • Les 7 et 9 octobre dans « Le chevalier à la rose », opéra de Richard Strauss dirigé par Jochem Hochstenbach et mis en scène avec Jean-Claude Berutti. Avec Tineke Van Ingelgem,
    Mischa Scheliomanksi, Violette Polchi, Jean-Marc Salzmann, Sheva Tehoval, Diana Axentii
    Kresimir Spicer, Hélène Bernardy, Olivier Trommenschlager, Carlos Natale, Jean-François Baron, le Choeur et la Maîtrise de l’Opéra Grand Avignon et l’Orchestre national Avignon-Provence.

Renseignement à l’Opéra Grand Avignon